Florence Foresti s'est fait connaître grâce à ses sketches dans les émissions de Ruquier, la quotidienne On a tout essayé, puis l'hebdomadaire On n'est pas couché, le talk-show du samedi soir sur France 2. Ses ficelles ont toujours été pachydermiques et le fond peu avant-gardiste, mais la qualité d'écriture et surtout le talent d'interprétation étaient là. Le second est resté par la suite, pour enfiler des contre-exploits à la chaîne.
Sorti fin 2011, Hollywoo est le premier film partiellement supervisé par Florence Foresti (co-scénariste pour l'occasion) et le second où elle tient un premier rôle après le désolant King Guillaume (elle avait déjà rejoint les castings de Dikkenek notamment). Elle y amène son personnage habituel, cette femme normale (pas riche, pas belle), mais avec ses lubies plus que ses problèmes, puis son excentricité en supplément. Une nouvelle fois ce personnage se distingue par son culot d'acier, tâchant de passer incognito en dépit du ridicule, parvenant même à faire illusion auprès de sa cible malgré l'évidence de la supercherie. Dans Hollywoo, elle est la doubleuse française d'une star américaine venant de lâcher l'affaire et qu'elle va tenter de persuader de reprendre.
Le film n'a pas vraiment de défauts, c'est plutôt qu'il n'a aucune ambition et pas le moindre style. Le réalisateur Frédéric Berthe ne s'était illustré auparavant que par Nos 18 ans et RTT, tandis que son acolyte Pascal Serieis était tout à fait novice. La troupe n'est pas brillante, à commencer, c'est malheureux, par Muriel Robin, à la performance pauvre, ridicule dans un rôle inadapté (pourtant elle a su transformer de façon prodigieuse la Béa des Visiteurs II). Jamel est égal à lui-même, c'est-à-dire métaphoriquement nabot et littéralement démoralisant.
Dans le fond le film ne vaut évidemment que pour le numéro de Florence Foresti, encore hilarante par endroits. Par rapport à ce que sont devenus ses spectacles, c'est même une très bonne surprise ; et ici, la collaboration avec un autre ''humoriste'' ne la plombe pas. Probablement parce qu'elle met en scène un rêve de petite fille. Celle qui a voulu faire une sorte de romance potache à l'américaine ; elle l'a fait, c'est mieux quand elle est seule en piste et que le reste s'efface.
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