Documentaire intéressant. On y voit un meneur décalé et narcissique, même pas intéressé par l'argent mais simplement par le petit harem qu'il façonne, essayer de les emmener dans un nirvana de jouissance pseudo-intellectuelle mélangeant des remarques illuminées et des prélassements hédonistes.
Mais rapidement son goût pour la perfection charnelle se transforme en enfer lorsqu'il les pousse à aimer la danse et le ballet, puis à construire et à reconstruire à mains nues un théâtre dans lequel ils réaliseront de véritables pièces de qualité, mais surtout où se déroulera l'errance ridicule d'une réalité devenue irréelle.
Car la contradiction du rejet de la sexualité mais de l'amour de son apparence physique, poussera le guru à commettre des exactions sur certains des membres sans plus aucun respect pour les limites entre les esprits et les corps.
Car elle est là, la véritable perdition : quand le guide n'arrive plus à assumer son dégoût pour le monde ni à endurer la frustration, qui normalement l'accompagne, de ne plus pouvoir goûter au plaisir. Lorsque le prophète n'accepte plus d'avoir été sacrifié et ne trouve pas le chemin d'une réconciliation entre les concepts supérieurs et l'enfer dans lequel il vit avec les autres, il retombe à l'état de simple égo ; et on ne se souvient plus de lui que par son appétit et son aspect manipulateur. En violant le contrôle qu'avaient les autres de leur propre corps, il dessert alors l'objectif suprême : celui de relier les âmes et de faire réapparaître le corps divin tant recherché.