Il n'y aurait presque rien à redire aux intentions de Tavernier, elles pavent son film de pierre blanche. Je suis cependant comme souvent chez lui très en deçà des attentes qu'on peut espérer d'un réalisateur reconnu, plus ou moins.
Sans doute Tavernier se base sur l'émotivité pour construire ses films et les sujets sociaux font partie de cette sentimentalité. Son style semble comme souvent balloté par les émotions que le scénario utilise comme moteurs.
C'est à peine, par contre, si le couple se pose une fois dans le film la question de la légitimité de sa recherche. Nous sommes bien d'un seul côté de la barrière ce qui, certes, donne cette émotion et rend compte de la manipulation de cette sur-émotivité où met l'attente d'un enfant mais empêche également le film de découvrir des territoires plus larges, des territoires autres que la bureaucratie fût-elle d'une stupidité ou d'une méchanceté crasse et offrît-elle un véritable parcours du combattant.
Le drame sinon est relativement bien inscrit dans la vie quotidienne du Cambodge, les scènes dans la rue ont une qualité et une dignité que n'ont pas celles entre ressortissants français, parfois insupportables de trivialité (volontaire) sous prétexte de rendu véridique...