Je ne vais pas écrire une grande critique : pas besoin de vous ennuyer sous le prétexte que je me suis ennuyé devant ce film.
Incontestablement, Holy Motors a des qualités. D'abord, l'acteur est tout bonnement exceptionnel. Denis Lavant réussit une suite impressionnante de performances diverses et variées, dans des registres très différents les uns des autres. A chaque fois, il fait preuve d'une présence charismatique éblouissante. Il habite l'écran à lui seul, même sous des tonnes de maquillages.
L'idée principale du film est très bonne aussi : un hommage au cinéma à travers plusieurs saynètes où un même acteur tient différents rôles. Des saynètes de sensibilités très diverses, mais toutes traversées par une obsession : le corps, ses multiples transformations ou déformations, et sa sensualité. Car le film semble parfois (si j'ai bien compris du moins) développer une certaine forme d’hédonisme, voire de priapisme (voir la saynète avec Eva Mendes, et le personnage incarné par Lavant à cet instant).
Le problème, c'est que je n'ai pas collé un seul instant au film. Autant j'approuve totalement ce que je vois à l'écran, autant je ne suis pas rentré dedans. Le film défilait, ne provoquant en moi qu'un ennui profond. Les choix de mise en scène de Carax ne m'ont pas accroché du tout. Une mise en scène très personnelle, un film qui se situe en-dehors des sentiers habituels du cinéma. Or, chaque fois qu'un cinéaste prend un chemin très personnel, il prend le risque d'exclure une partie des spectateurs. Mais je suis certain que, chez quelqu'un qui accrocherait, ce film pourrait provoquer de très belles réactions de cinéphile.