J'ai toujours du mal avec les gens qui continuent à faire des films pour expliquer que le cinéma est mort : j'ai l'impression d'assister à deux heures de nécrophilie. J'ai rien contre l'idée que des gens prennent leur pied à baiser des cadavres, à chacun ses perversions, mais je n'ai pas tellement envie d'assister au congrès. La viande froide, ça ne m'excite pas trop... c'est chiant d'être aussi limité.
En sortant de la salle, je ne sais pas si j'avais plus mal aux yeux de les avoir écarquillés d'incrédulité ou à la mâchoire qui est resté 115 minutes grande ouverte face des images qui me paraissaient de plus en plus laides, des dialogues de plus en plus effarants, des sketches de plus en plus inutiles et creux. Mon corps a souffert, mon esprit nettement moins : je me suis senti aussi peu impliqué que devant l'annonce rituelle pour les mesures de sécurité en avion. Ou que pendant ces moments de désespoir total qu'on a tous connu, où quelqu'un essaye de vous raconter son rêve. Plus on écoute et plus on est largué; en ami bien élevé on se force à écouter et à sourire alors qu'au fond de soi on a juste envie de crier "mais je m'en fous en fait ! ".