Oui, le cinéma actuel peut encore être créatif
Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre avec ce film qui divise énormément. La bande-annonce m'avait intrigué je me rappelle et j'ai profité des ressorties Télérama pour le voir sur grand écran. En préambule je dirais: Quel film! Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu un film aussi décalé et original au cinéma. Ça commençait fort avec cette introduction nous renvoyant notre propre reflet avec une passivité de façade plus l'arrivée du réalisateur qui vient nous ouvrir les portes de son univers. Il s'agit là de mon premier Carax et autant dire que je ne m'arrêterais pas là, ce film m'a fait passé par tous les états. Entre surprises, fascination, malaise et humour, Carax m'a véritablement transporté durant tout son film. J'ai pris un plaisir monstre à suivre ce personnage qui devient plusieurs personnages. Denis Lavant est à créditer d'une excellente performance.
J'ai pu saisir quelques références, à la nouvelle vague notamment, mais je pense qu'un second visionnage avec plus de bagage derrière moi pourrait lui être bénéfique. Puis sur ce film Carax m'a montré qu'il était un grand metteur en scène. A la fois libre et référencé, ce film fait preuve d'une technique incroyable. Une mise en scène sublime qui m'a transporté, tout est surprenant, chaque plan fourmille de détails et peut nous révéler quelque chose. C'est bourré d'idées de cinéma, c'est juste renversant. J'aime cette capacité à faire ressentir quelque chose sur chaque segment qui compose le film. Tristesse lors de la scène du lit, malaise lors du passage de Monsieur Merde, la même lors du passage entre le père et sa fille... Et j'en passe. Le segment avec Kylie Minogue est également bluffant. Carax fait naître un tas d'émotions sur chaque séquence, je suis vraiment admiratif pour le coup. Le concept est brillant et mené de main de maître. Un de mes coups de coeur de l'année 2012, je pense qu'Holy Motors fera date. Un pur plaisir de cinéma comme j'aimerais en éprouver plus souvent!