Je vous adresse ces quelques mots pour vous déclarer officiellement la flamme qui anime mon coeur cinéphilique envers votre personne depuis maintenant 20 ans.
Mauvais Sang est une tuerie sans pareille, le meilleur exercice de style post-godardien de l'Histoire, Pont-Neuf est magnifique de sa monstruosité bancale, Pola X est chiantissime au possible mais rien que pour la scène des "veines", il vaut son pesant de pop-corn.
Quant à votre dernière cuvée, elle est tout simplement prodigieuse d'aboutissement.
Un scénario follement original et archi bien-rythmé (vos playlists d'I-Pod doivent être sympa d'agencement) une interprétation en or de sa vedette, Denis Lavant, qui nous a bien des fois comblés de bonheur (Mauvais Sang, Beau Travail, Merde !) et qui nous régale par son inventivité dans le jeu, une fois de plus; tout le reste du casting étant au diapason et filmés formidablement, avec grâce et pudeur (Edith Scob, et ses presque 80 piges, sont d'une classe !)
Des séquences hautement oniriques voire hallucinogènes. Une maîtrise de la narration par l'image & le son sans doute sans égal dans tout le cinéma européen actuel, une convocation brillamment orchestrée de beaucoup de genres (drame, burlesque, fantastique, série noire, comédie musicale - aaah, la séquence avec Kylie Minogue - putain de micro exercie de style nouvelle vague-ien mais avec ce zest d'élégance hollywoodien 50's en plus dans comment-c'est-(bien)-foutu - etc). Compilation de genres donc, qui sont tout le contraire d'un énième empilement de clichés (eux-mêmes étant recyclés avec beaucoup de brio et d'humour, comme la séquence du clochard sauvage kidnappant Eva Mendes en plein fashion photo-shoot dans un cimetière).
Je sais que pas mal d'entre vous vont méchamment acquiescer à la lecture de la phrase suivante :
En ce qui me concerne, c'est tout simplement (et pour le moment) le meilleur film français du XXI° Siècle... (Ouais, il a que 14 ans... J'suis blaireau, hein ? Mais je le pense, alors...)
Et vous spectateurs, je vous laisse le découvrir,
Bon film !
Merci Leos, ô toi mon grand "Bobo-barjot-préféré".