Une heure après le début du film je me suis dit: "Si j'ai droit à plan de la famille et de la maison filmé depuis une voiture roulant sur l'autoroute, ce film récolte 5 étoiles."
10 secondes avant la fin du film, Ursula Meier à entendu ma prière.
Home, c'est l'histoire d'une famille. Une famille lambda, qui mène une existence "normale" au bord d'une autoroute fermée pour des raisons inconnues du spectateur. Seulement, un jour, cette autoroute ouvre.. et tout bascule.
En lisant ce résumé pondu en 20 secondes, on pourrait croire que Home est un film plat, avec un scénario digne d'Avatar (pardon). Mais il n'en est rien. Home est une critique allégorique sur plusieurs plans. En 1h30, Ursula Meier parvient à nous montrer de la joie, de la tristesse, de la peur, des crises de démence, de la paranoïa, de l'amour, de la folie, des pulsions meurtrières, des pensées suicidaires, des blackouts sensoriels..
À travers ce spectre énorme d'émotions, Ursula Meier nous démontre l'impact de cet élément perturbateur sur le plan individuel, familial, social et écologique. Elle va explorer les "phases" à travers chacun des membres de la famille va passer, elle montre l'implosion de la bulle familial face à ce défi, elle montre la perte de contact avec la réalité de cette famille isolée dans son coin du monde.
Pour incarner ces personnages, des acteurs dont le jeu dépasse toute attente. Le tout, bénéficiant d'une cinématographie irréprochable et d'une identité visuelle unique sans être exagérée.
En un mot: "Merci." Merci madame Meier de nous montre que les Suisses aussi peuvent nous pondre des chefs-d'oeuvres. Car Home en est un, de chef-d'oeuvre. 9 (parce-que le 10 se mérite après avoir survécu à l'épreuve du temps).