(critique en construction)
Contrairement à ce que beaucoup d'individus (y compris au marketing) n'ont pas compris, I'm Not There n'est pas un "biopic" sur Bob Dylan.. au contraire. Quand Todd Haynes s'est lancé dans l'écriture d'I'm Not There, il s'est trouvé devant un problème immense: comment écrire un film sur une "légende vivante" encore en vie?
Sa solution? Tourner autour du pot!
Dans le film, six acteurs incarnent chacun une facette de Bob Dylan. Et c'est les échos entre ces facettes qui constituent le fil rouge du film. Il n'existe ni espace ni temps de la narration, pas de psychologisation(sic) du sujet. Le film est construit comme un dialogue constant entre les personnalités, un écho incessant d'un personnage central dont le nom n'est jamais prononcé.
L'idée de Todd Haynes n'est donc pas de vous détailler la vie tumultueuse de Bob Dylan, Scorsese à déjà très bien fait le travail; mais plutôt de vous donner sa vision, son interprétation du personnage. Comment les événements/anecdotes montrées ici ont pu forger l'artiste qu'est Bob Dylan.
Tout ceci appuyé par des acteurs au jeu immense, une musique (originale, si j'ose dire) géniale et une réalisation impeccable. Si le film n'a pas su trouver son audience, et semble en avoir perdu un grand nombre en cours de route, c'est probablement car les spectateurs s'attendaient à un biopic pré-mâché sur Bob Dylan et se sont retrouvés confrontés à ce labyrinthe descriptif. Mais avec une bonne connaissance préalable de la vie de l'homme et un faible investissement cognitif, ce film devient l'immense oeuvre d'art qu'elle est supposé être: une clé de lecture vivante de la plus vivante des légendes.
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