On ne compte plus les plagiats ou rip-off d' E.T. l'Extra-Terrestre (1982) de Steven Spielberg, après l’espagnol (Lui et l'autre - 1983), le sud-africain (Nukie et Miko - 1987) ou encore l'américain (Mac et moi - 1988), les turcs ne se sont pas privés d’en faire de même à deux reprises, notamment avec Badi aka "Turkish E.T." (1983).
Homoti (1987) est une comédie science-fictionnelle turc, réalisée, écrite et produite par Müjdat Gezen (il interprète même le premier rôle aux côtés de l’alien). D’une durée de 80min, le film n’a pas grand chose à raconter alors il brasse… Il brasse beaucoup de vent et y égrène des intrigues secondaires plus ou moins fumeuses.
Le film raconte comment Homoti (un extra-terrestre très émotif (à la voix d’outre-tombe donnant l’impression qu’il est en phase terminale) et qui ressemble à un vieux manioc défraîchi, pourvu d’un cul à faire pâlir de jalousie Kim Kardashian), s’est retrouvé sur Terre. Il a fuit sa planète Homon (et sa terrible dictature) pour trouver refuge parmi les humains. Et ça tombe bien, ce dernier parle notre langue (ou plutôt, le turc, puisqu’il se retrouve hébergé chez Ali, un journaliste spécialisé dans les fake news. Il rédige des articles bidons, ce qui a le don d’exaspérer son patron).
L’arrivée d’Homoti est une aubaine, cela va permettre à Ali de rédiger son meilleur article (sur l’alien) et de regagner la confiance de son rédac’ chef. Sauf qu’Homoti ne le souhaite pas, cela risquerait de lui porter préjudice (d’être retrouvé par la dictature de son pays et l’emprisonnerait pour s’être enfui). Cruel dilemme pour Ali qui doit choisir entre rédiger son article ou protéger son nouvel ami.
Bien évidemment, du fait de sa courte durée, Ali fait connaissance d’Homoti dès la 10ème minute du film et dans la foulée, il le recueille chez lui (les ¾ du film se déroule dans sa maison, avec Homoti assis dans son canapé recouvert d’une couverture écossaise comme un vieux grand-père mourant). Pour permettre à Ali de rédiger un article, ils vont tous les deux inventer une histoire, celle d’un prince arabe arrivé en Turquie sur son tapis volant (la reconstitution bidon du tapis volant sur fond vert est tout aussi invraisemblable que le film en lui-même). Mais le meilleur reste à venir, lorsque l’on découvre qu’Homoti a des pouvoirs magiques qui font le bruit de PacMan (attention aux trucages dignes d’une cinématique de jeu vidéo faisandé).
Mais le plus WTF dans le film, reste le fait qu’Homoti soit… ouvertement gay ! Il n’y a qu’à voir la façon avec laquelle il se love d’amour avec un homosexuel, à partir de là, il n’y a plus aucun doute à avoir, Homoti est de la jaquette, reste à savoir s’il est actif ou passif.
Müjdat Gezen réalise ici une comédie familiale façon télénovela qui s’éloigne de son modèle pour s’orienter vers le burlesque (la scène où Homoti s'enivre de champagne, celle où il se fait kidnapper et la séquence où il chante son hymne à l’amour). Mais le pire reste à venir, notamment lorsqu’il font apparaître E.T. l'Extra-Terrestre, le tout, sur fond de musique disco/électro façon Giorgio Moroder.
Bref, comme le disait Escale à Nanarland, “le pire n'est jamais décevant”, c’est même surréaliste.
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