je serais plutôt fan d'Arsenal

Un jeune américain, Matt, débarque à Londres où il est initié par un supporter du club de foot de West Ham et chef d'un groupuscule de hooligans aux bagarres de rue entre factions rivales.

Le film de Lexi Alexander à l'ambition didactique d'expliquer le phénomène du hooliganisme au profane, personnalisé ici par un paisible américain pas très au courant des pratiques aux abords des stades de foot anglais. De fait, le film parait parfois démonstratif ou trop explicite. D'autant que le scénario, balançant entre fiction éculée à l'américaine et témoignage social réaliste à l'anglaise, n'est pas toujours convaincant. Il impacte la composition des interprètes, lesquels tantôt approchent un naturalisme à la façon de Ken Loach et, à d'autres moments, sont dans le surjeu propre au cinéma. A cet égard, la guéguerre entre les fans de Millwall et ceux de West Ham accouche d'un dénouement dramatique très "pompier", voire grotesque. Où l'on voit la soeur de Matt se pointer et s'interposer bébé sous le bras en pleine rixe, où l'on voit ensuite les combattants et brutes avinées se mettant subitement à raisonner entre deux coups de poing, jouant et façonnant une sorte de sous-tragédie shakespearienne!

En réalité, la cinéaste Lexi Alexander n'est jamais aussi juste que lorsqu'elle filme la violence de groupe, les empoignades furieuses, les beuveries et les chants dans les pubs. Co-héros du film, Elijah Wood, le farfadet du "Seigneur des anneaux" semble un comédien limité. Il est peu crédible dans le rôle de l'inoffensif Matt, fasciné par la violence et la rage des hooligans et y prenant part comme un caïd.