Premiers pas (timides) dans le western pour Ron Howard qui livre en 1992 le deuxième film avec le couple Tom Cruise / Nicole Kidman, deux ans après Jours de Tonnerre. Nous suivons l’arrivée tumultueuse en Amérique de deux Irlandais que tout oppose : un paysan ne rêvant que de terre pour assouvir son besoin de liberté et une aristocrate coincée du boule qui souhaite s’émanciper du joug de ses parents. Mais tout deux vont vite comprendre que la terre promise n’a rien du paradis qu’ils s’imaginaient et vont devoir se serrer les coudes pour tenter de vivre la vie rêvée.
Aventure humaine pas vraiment fantastique, rarement drôle, tout autant larmoyante et jamais prenante, Horizons Lointains réussit pourtant à nous captiver grâce à la mise en scène efficace à défaut d’être puissante de Ron Howard, faiseur hors-pair jusqu’ici capable du meilleur, mais aussi grâce à l’interprétation toute en complicité du couple Cruise/Kidman, alors dans la fleur de l’âge, captant forcément le regard sans dépérir. Pour le reste, le scénario reste on ne peut plus classique et plein de légers rebondissements, tour à tour dynamique puis un brin plus posé en fin de bobine mais dans l’ensemble relativement sympathique.
On retiendra donc principalement les combats de boxe survitaminés auxquels s’adonne goulument le jeune Joseph ainsi que la ruée finale, démesurée et exaltante, où le réalisateur n’a pas hésité à proposer pas moins d’une centaine de figurants traversant des plaines vastes à perte de vue pour un spectacle particulièrement impressionnant, bien aidé par la somptueuse musique de John Williams. Pas le plus mémorable des films de Ron Howard mais, comme à son habitude, une production agréable et positive, pour ce qui restera encore déjà à l’époque un sous-Spielberg.