Hors de prix par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Il n'est pas possible de trouver plus zélé que Jean. Serveur un peu timide et emprunté dans un grand hôtel de luxe de Biarritz, seul dans la vie, il n'hésite jamais à faire "la "fermeture" ou à promener sur la digue les toutous des clientes argentées de l'établissement.
Malheureusement, tout se paye et ce surcroît de travail, un soir, va chambouler sa vie routinière: alors qu'il s'endort dans un fauteuil du salon, Irène, une jeune aventurière, chasseuse de milliardaires, va faire une confusion en le prenant pour l'un de ceux-ci. Après avoir passé la nuit ensemble, la jeune femme quitte l'hôtel.
Un an plus tard, elle réapparaît. Jean est toujours fidèle à son poste. Irène surprise de le retrouver et persuadée qu'il est toujours un bon plan pour elle , va de nouveau tenter de le séduire. Toutefois elle ne tarde pas à s'apercevoir de son erreur, va l' éconduire et le quitter. Le jeune serveur, tombé amoureux fou de la belle, va alors partir à sa recherche et la retrouver au milieu des palaces de la Côte d'Azur.
Néanmoins, face aux exigences de luxe d'Irène, la ruine est au rendez-vous pour Jean. Par chance et par hasard, il va se retrouver "homme de compagnie" d'une séduisante veuve. Il essaiera de profiter de cette nouvelle situation pour reconquérir sa belle. Jean n'est pas au bout de ses peines car la route est encore semée de beaucoup d'embûches et l'argent est aussi dur qu'à conquérir la belle Irène.


C'est vraiment une comédie sympathique que nous donne à voir Pierre Salvadori. Nous avons affaire à des personnages se sentant en fait seuls dans la vie. Irène vient de Saint-Brieuc, "où il pleut tout le temps". Elle n'est pas partie de grand chose, mais son joli minois lui permet d'arriver à se faire remarquer par quelques milliardaires solitaires. Chacun y trouve son compte. Toutefois, se faire entretenir ne rend par forcément heureux et Irène en fait parfois l'amère constatation car pour elle l'existence est une perpétuelle aventure. Elle ne sait pas ce qu'est aimer, car seuls le luxe et la fête sont ses principaux pôles d'intérêts. Peut-être n'a- t-elle jamais été aimée?
Jean est un homme terne, complexé et sans relief, le type même de celui qui n'aura jamais la moindre chance de se faire remarquer par une femme. D'un coup le voilà tout à coup aux pieds d'une merveilleuse créature! Etant avant tout un homme séduisant, il lui faut des moyens financiers afin de pouvoir conquérir cet être inespéré. Une riche veuve en mal de compagnie vient alors incidemment à son secours et Jean, qui a reçu d'Irène des cours de séduction, va profiter des largesses de cette femme pour la poursuivre de ses assiduités. C'est alors que va s'engager une véritable partie d'échec entre le jeune homme et Irène, tous deux étant consentants pour mesurer leurs propres influences.


Il ne faut voir dans ce film qu'une très bonne et alerte comédie. Ici le propos est très habilement traité et la réalisation s'avère minutieuse. Les décors sont somptueux et les prises de vue magnifiques. Nous entrons en plein cœur de somptueux palaces et sa clientèle, parfois très particulière, est décrite avec minutie et également avec une certaine fantaisie. Les rebondissements de cette intrigue amoureuse sont fort nombreux et amènent des situations cocasses souvent inattendues et pleines de charme voire parfois d'émotion.


Bien entendu Audrey Tautou, étincelante de beauté, ne nous déçoit pas. Elle est trépidante, coquine et son visage toujours aussi expressif. Elle démontre une fois de plus son immense talent: celui d'une comédienne parvenant à appréhender avec bonheur toute une palette de personnages. Que dire de Gad Elmaleh si ce n'est qu'il est ici la simplicité et la sobriété même. Ce rôle est une réussite de plus à son actif, comme pour sa partenaire, son talent est grand.
Quant à Marie Christine Adam elle se trouve, dans son personnage de veuve à la recherche de reconnaissance ô combien émouvante dans ce rôle qu'elle aborde avec beaucoup de sensibilité elle en est attendrissante.


Ne disons surtout pas que ce film est immoral avec des personnages d'exception, bien au contraire, il apporte un portrait, sous le style de la fantaisie, des joies, des travers et des désillusions d'une frange de notre société et là, Pierre Salvadori le peint avec adresse, tendresse et habileté.
Aiguisez votre curiosité en allant passer un très bon moment en compagnie de cet excellent divertissement !

Grard-Rocher
7
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le 25 mai 2013

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