Brize parvient à toucher une belle mélancolie en scrutant avec délicatesse deux personnages indécis, sans pour autant renouveler les codes usités du romanesque.
En bonus non déplaisant une (gentille) satire sur les affres de la célébrité avec un Guillaume Canet qu'on pressant plutôt narquois envers sa propre popularité, et quelques interstices chers au cinéaste qui ne peut s'empêcher de distiller de la matière sociale à travers certains plans succincts.
Alba Rowracher s'insère très bien dans ce duo grâce à personnalité à fleur de peau, et permet au film de garder un cap lorsque celui-ci s'égare parfois un peu trop dans le mélodrame consensuel/prétentieux. L'ensemble diffuse un charmant parfum de brises automnales, avec l'appui d'une photographie sachant gracieusement embellir la nature sauvage environnante.
Peut-être aurait-il fallu quelques coupes dans le montage final pour garder le spectateur en meilleure alerte, car si on ne peut nier que la contemplation de la mise en scène est plutôt un atout on peut également regretter qu'elle surjoue parfois la dramatisation des retrouvailles. Ce n'est pas rédhibitoire pour sa qualité car le plaisir ressenti est plus fort que l'ennui au final, mais cela empêche sans doute le film de prétendre à autre chose qu'une sympathique carte postale.