Sourire niais et regards béats

Stéphane Brizé fait partie des réalisateurs français contemporains majeurs. On peut lui donc pardonner ce Hors-Saison, parfois longuet, parfois manquant de justesse, parfois vain.

Tout d’abord, l’apport de Marie Drucker, journaliste, totalement inexpérimentée dans le cinéma, est questionnable. Certes, son personnage justifie celui d’Alice, mais au vu du résultat final, plutôt inégal, sa participation au scénario n’est pas enrichissante. Ensuite, la collaboration entre Brizé et les acteurs G. Canet et Alba Rohrwacher n’est guère emballante, à rebours de ce qui a été dit par ailleurs. Ceux-ci ne convainquent pas assez, Canet avec son sourire de beau gosse pour dissimuler un certain vide, Rohrwacher qui regarde béatement Canet comme si c’était son idole, ne croyant pas toujours en son rôle, semblant même déconner à un moment précis – la faute entre autres à la direction d’acteurs et au montage qui a gardé des prises moyennes. Enfin, le film manque de cohérence et semble toujours se chercher, en bifurquant finalement vers un mélodrame plutôt mollasson et stéréotypé avec des personnages à coucher dehors, en tête une imbuvable Alba Rohrwacher qui récite son texte.

La partie satire de la modernité, absurdité de la technique, grotesque de l’ultra-confort était néanmoins intéressante, malgré une certaine redondance et des personnages peu crédibles (le prof. de sport, trop caricatural). La forme de filmer la mélancolie avec les grands espaces vides et la solitude de l’homme était également de bon augure.

Toutefois, peu de choses à garder dans ce terne Hors-saison auquel on n’adhère que trop peu.

5,5/10