Hors Satan se présente avant tout comme un film sur la foi. Bruno Dumont nous montre la foi d’un homme seul, relié de manière spirituelle à la nature, au sein d’une société où la foi religieuse n’a plus la même importance que par le passé. Dumont parle d’une soumission intérieure à Dieu. Tout au long du film, le personnage ne cesse de prier son dieu. Le réalisateur filme de manière silencieuse et elliptique ces longs moments de méditation. De plus l’homme va allumer de nombreux feux au milieu de la nature. Inhabituel dans la nature, le feu devient le signal d’une présence divine, symbole de la sainteté du Dieu dans l’Ancien Testament. Cette soumission dictée par cette foi va permettre le miracle, s'émaner du mal. Ce film met en scène un personnage porteur d’une culture chrétienne. Cependant Dumont explore cet univers mystique, hors de tout contexte religieux. Le personnage central, habité par le sacré, traduit l’idée d’une divinité en l’homme, d’un lien fort entre l’homme et le spirituel dont l’accès passerait par la soumission à la religion. Ce personnage est susceptible de nouer une alliance avec le divin. Cette relation privilégiée entre la créature et son Dieu comme entre Dieu et sa créature s’appelle la foi. Hors Satan est la représentation d’une forme de soumission avec une idée de Dieu plus représentative de notre époque, c’est-à-dire une société post-chrétienne où la foi suppose une expérience singulière. L'une des images marquante du film, représente les deux personnages principaux face à des champs qui ont pris feu sans explication (le personnage n’intervient plus), le feu apparaît comme purificateur, symbole de l'intransigeance de Dieu face au péché. Le mal rôde dans ces terres incultes, découvertes et libres.
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