Dans les prochaines semaines, pour les spectateurs français, presque tous les trous de la filmographie de Kôji Fukada seront comblés avec 3 inédits qui vont sortir dont l'un, le dernier tourné, en deux parties. Tant pis pour le désordre chronologique, c'est Hospitalité (2010), le deuxième long-métrage du cinéaste japonais qui débarque le premier sur les écrans français. Avec sa drôle d'histoire d'intrus qui vient semer la zizanie au domicile d'une petite famille qui abrite une modeste imprimerie, Fukada déroule une fable assez lisible sur le souci de protectionnisme des japonais et la peur de ce tout ce qui est étranger. C'est un parasite (encore ?) qui fait office de révélateur dans ce film qui adopte un ton plutôt léger et souriant qui ne rappelle que très vaguement le Théorème de Pasolini. Malgré une certaine subtilité, le scénario, qui tend vers l'absurde au fil des minutes, ne maîtrise pas tout et quelques sous-intrigues se perdent en chemin de même que plusieurs personnages (la fillette, la première épouse, l'employé). Pas de quoi s'alarmer, les événements incongrus qui surviennent dans ce presque huis-clos viennent fort à propos interroger sur la propension de chacun à protéger son pré carré, en se méfiant comme de la peste de tout ce qui lui est extérieur. Sans s'apercevoir que le danger vient le plus souvent de l'intérieur. Le tout étant dit avec une certaine sérénité, le message, simple mais pas simpliste, ne passe que mieux.

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le 22 mai 2021

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