Dans les prochaines semaines, pour les spectateurs français, presque tous les trous de la filmographie de Kôji Fukada seront comblés avec 3 inédits qui vont sortir dont l'un, le dernier tourné, en deux parties. Tant pis pour le désordre chronologique, c'est Hospitalité (2010), le deuxième long-métrage du cinéaste japonais qui débarque le premier sur les écrans français. Avec sa drôle d'histoire d'intrus qui vient semer la zizanie au domicile d'une petite famille qui abrite une modeste imprimerie, Fukada déroule une fable assez lisible sur le souci de protectionnisme des japonais et la peur de ce tout ce qui est étranger. C'est un parasite (encore ?) qui fait office de révélateur dans ce film qui adopte un ton plutôt léger et souriant qui ne rappelle que très vaguement le Théorème de Pasolini. Malgré une certaine subtilité, le scénario, qui tend vers l'absurde au fil des minutes, ne maîtrise pas tout et quelques sous-intrigues se perdent en chemin de même que plusieurs personnages (la fillette, la première épouse, l'employé). Pas de quoi s'alarmer, les événements incongrus qui surviennent dans ce presque huis-clos viennent fort à propos interroger sur la propension de chacun à protéger son pré carré, en se méfiant comme de la peste de tout ce qui lui est extérieur. Sans s'apercevoir que le danger vient le plus souvent de l'intérieur. Le tout étant dit avec une certaine sérénité, le message, simple mais pas simpliste, ne passe que mieux.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2021

Créée

le 22 mai 2021

Critique lue 1.6K fois

3 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

3

D'autres avis sur Hospitalité

Hospitalité
Cinephile-doux
6

Encore un parasite

Dans les prochaines semaines, pour les spectateurs français, presque tous les trous de la filmographie de Kôji Fukada seront comblés avec 3 inédits qui vont sortir dont l'un, le dernier tourné, en...

le 22 mai 2021

3 j'aime

Hospitalité
YasujiroRilke
5

Critique de Hospitalité par Yasujirô Rilke

2ème de son auteur, alors âgé de 30 ans seulement, le glissement progressif de la comédie de moeurs familial vers le burlesque fonctionne parfaitement. Manque peut-être un sursaut dramatique pour que...

le 3 févr. 2022

1 j'aime

Hospitalité
Artelion
7

Critique de Hospitalité par Artelion

Histoire qui pourrait être plus explicite mais dont l’ambiance est très bien rendue : l’histoire du coucou qui déloge son hôte, la femme du coucou vole à la femme son mari , l’espace mental et...

le 2 juin 2021

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

71 j'aime

13