Retour à la terre
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Le capitaine Blocker, en garnison au Nouveaux-Mexique, est chargé d'escorter jusqu'au Montana Yellow Hawk, un vieux chef indien à la santé déclinante, pour permettre à celui-ci de finir ses jours sur ses terres. Ayant combattu les Indiens durant toute sa carrière, Blocker leur voue une haine viscérale, mais il n'a pas vraiment le choix, et prend la piste accompagné d'une petite escorte. Peu après, la troupe tombe sur Rosalie Quaid, une pionnière dont le mari et les trois enfants viennent d'être tués par les Comanches. La jeune femme se joint à l'expédition, qui n'est pas au bout de ses (mauvaises) surprises...
Attiré par les notes élevées et les commentaires souvent dithyrambiques sur Hostiles, j'en ressors profondément déçu. Malgré ses magnifiques paysages, sa reconstitution fidèle de l'Ouest sauvage et sa réalisation sobre, ce film s'avère en effet prétentieux, prévisible et parfois complètement inepte. Comme pas mal de westerns modernes (The Revenant, Brimstone, Jane Got a Gun, le remake de 3 h 10 pour Yuma ou encore The Homesman me viennent à l'esprit), ce genre jadis propice à l'aventure et l'exaltation de nobles valeurs est à nouveau utilisé pour mettre en avant l'inclination humaine à la violence la plus sauvage. Il en résulte un film sanglant et déprimant, interprété sans passion par des acteurs rivalisant d'inexpressivité, Christian Bale en tête.
Et pour couronner le tout, la longue chevauchée de Blocker et ses hommes vers le nord est truffée d'invraisemblances, comme ces gens désarmés qui n'ont même pas la présence d'esprit de se jeter à terre quand ça commence à flinguer, ces femmes que les soldats laissent aller faire la vaisselle en pleine nuit à plusieurs centaines de mètres du camp, ou ce lieutenant qui croit bien faire en ôtant les chaînes du prisonnier psychopathe pour qu'il puisse boire tranquillement son café... Désespérant !
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Créée
le 7 août 2018
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