Le village.
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La fameuse trilogie Cornetto, du nom de cette célèbre glace en cornet qui apparait dans chacun des films de cette trilogie d'Edgar Wright aux moments clés, sorte de placement de produit décalé avec le reste des films, sorte de gimmick et de blague absurde distillée durant trois longs métrages. Composée de Shaun of the Dead, délire psychédélique sur les zombies, du Dernier pub avant la fin du monde, délire psychédélique autour de la bière et de Hot Fuzz, pierre angulaire de cette série film, délire psychédélique autour de la province anglaise, la trilogie Cornetto décape dans le paysage du cinéma anglais, coincé souvent dans des comédies romantiques, des drames historiques ou du cinéma social dramatique.
Le film est porté par Simon Pegg, flic londonien exemplaire, promu mais au fin fond de la province anglaise. Le voilà qui débarque avec son intransigeance dans une ville où tout le monde se connait et où les fonctionnaires de police se la coulent douce. Rapidement, il entend mettre de l'ordre dans tout ça mais c'est sans compter son adjoint pateau et niais, joué par Nick Frost, formant une sorte de duo de Laurel et Hardy irrésistible, les petites manigances du magnat du supermarché local incarné par un Timothy Dalton cabotin, un duo d'inspecteurs paresseux et incompétents (Rafe Spall et Paddy Considine), Jim Broadbent un commissaire loufoque et jamais inquiet, Olivia Colman en policière salace et vulgaire et tout un tas de seconds rôles trucculents. Le casting dans son ensemble est fabuleux, quintessence de l'humour britannique et des bons acteurs de l'époque (de David Bradley à Martin Freeman, en passant par Bill Nighy et Cate Blanchett). Fine équipe que l'on retrouve en partie dans les autres films de la trilogie.
La mise en scène, elle, participe de l'élan comique du film avec un rythme très enlevé, des scènes très courtes, fusant d'une blague à l'autre, un montage ultra dynamique qui parvient à trancher avec la campagne morne et paisible anglaise. Le film multiplie les situations absurdes et les comiques de personnage. Il n'hésite pas non à donner dans le comique de répétition, multipliant les courses poursuites inutiles, les chutes, les bourdes, comme dans un bon vieux film de Chaplin. Il pastiche en permanence le film de genre : le western, le policier, le slasher. Ce n'est pas pour rien que le film cite ses inspirations d'ailleurs comme Point Break, élément central du film et adulé par Nick Frost. Ce film est un mélange de Die Hard, Point Break, parodié à l'extrême. Le film tire sa saveur de sa myriade de personnages et de détails.
Hot Fuzz tourne autour de ces références en y ajoutant des obsessions toutes britanniques, notamment la bière et les bagarres. Le pub trône au cœur du village, pendant du bistrot ou du restaurant français, du saloon américain, devenant le lieu des péripéties les plus loufoques, le tout arrosé d'une bonne pinte. On retrouve cette touche si britannique à plusieurs moments : aussi bien dans les personnages, celui du pasteur louche, des petits vieux meurtriers, du barman bon vivant, que dans les situations, proche de l"esprit de Monthy Python. Le film est d'ailleurs l'hériter de cet humour totalement décousu et absurde, puisqu'il multiplie les digressions et les situations burlesques.
Enlevé, effréné, en roue libre, ce film enchaîne les dialogues et les situations savoureuses. On rit excessivement et ça fait du bien. Servi par un casting et une mise en scène impeccable, le film parvient à parodier si bien ses références qu'il a fini par devenir lui-même culte dans un final pyrotechnique, truffé de cascades, de mitrailleuses et de magnums, scènes d'actions gratuites et jouissives.
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le 8 janv. 2018
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