Voici l’histoire d’un solitaire dont la vie est réglée sans doute depuis un bon bout de temps. Gardien de phare, quand il retourne à terre il s’active malgré tout plus ou moins toujours de la même façon. En solitaire quoi qu’il arrive, en tournant régulièrement en rond et bien souvent en pédalant.
Pédaler, c’est son truc semble-t-il, puisqu’il a bricolé des mécanismes dans son phare pour optimiser ses efforts. Le film rappelant par sa technique ce que font les studios Aardman, notamment pour Les aventures de Wallace et Gromit, on remarque une influence qui va au-delà du clin d’œil, pour les bricolages mécaniques astucieux.
Sans paroles (ce qui correspond parfaitement au personnage), mais avec de la musique qui donne du rythme à deux séquences (celles où le personnage est dans son élément), puis une touche poétique, le film montre le savoir-faire de son réalisateur, Tugdual Birotheau, spécialiste du motion design. Hôtel du phare propose une animation de qualité, une ambiance assez nostalgique où, si la monotonie se fait sentir (voir le vide de l’existence du personnage central, très routinier), une véritable fantaisie émerge, bercée de nostalgie. Le personnage tourne en rond (leitmotiv du film) comme dans un bocal, car il n’a jamais trouvé d’échappatoire et il s’en accommode.
Alors, même si le film se voit avec un certain plaisir, il ne dépasse pas vraiment l’exercice de style (certes réussi), mais qui tourne un peu en rond, à l’image du gardien de phare. Malgré la tendresse qu’il dégage pour ses personnages et quelques belles trouvailles (détails inattendus, angles de prises de vues, des couleurs sombres mais bien choisies et des effets de miroir), qui dénotent une personnalité intéressante, ce film court (7 minutes), n’apporte pas l’originalité qui le ferait sortir du lot.