Plenty of room at the Hotel Transylvania.
2012 aura été l’année de l’animation macabre, avec notamment le brillant ParaNorman, le médiocre Frankenweenie, et enfin cet Hôtel Transylvanie, déprogrammé de sortie en France pour Noël 2012 pour ne finalement débarquer que courant février. Un choix étrange car bien que la réception critique ne l’ait pas acclamé, le succès commercial reste indéniable. Fait d’autant plus surprenant que ParaNorman, qui lui est bien supérieur, n’a en revanche pas été aussi bien accueilli par le public.
Les préoccupations du box-office passées, que vaut donc cet Hôtel Transylvanie ? La version courte vous dira que c’est très beau et relativement drôle, alors que la version longue en dira bien plus. Les studios d’animation Sony ont fait un boulot sublime pour ce qui est du chara-design, s’élevant aisément au niveau des productions Pixar ou Dreamworks. Le bestiaire de monstres est sans fin, chaque plan est l’occasion de nous en présenter un nouveau, en plus d’imaginer des petits tracas de tous les jours pour ces personnages hauts en couleurs (Frankenstein voyage dans des colis séparés pour ne pas avoir à payer une place d’avion, par exemple). Le rire est donc aisément assuré par ce puits sans fond, mais ce qui est également assez triste, c’est qu’aucun des personnages principaux n’est suffisamment creusé pour susciter un attachement auprès du spectateur (à part peut-être Dracula, campé par un Adam Sandler très en forme). Quant à l’histoire, elle tient sur le dos d’un ticket de caisse (une histoire d’amour gnangnan éculée au possible), en plus de n’avoir qu’un seul niveau de lecture, décevant le public adulte habitué aux films d’animation possédant cette finesse pouvant faire craquer deux publics. Comble du mauvais goût, la production a été à ce point destinée à un public adolescent que la bande-son a été composée en suivant cette logique, et c’est donc un déluge de morceaux avec des voix vocodées qui nous sont balancés dans les oreilles, ce qui aura par moment le don d’agacer (personne n’a pensé à refaire Hotel California version Transylvania ???).
Hôtel Transylvanie n’a donc rien qui le fasse réellement s’extirper de la masse, et au final il ressemble à une galerie des monstres comme l’on peut en voir dans les parcs à thèmes. Amusant, oui, indispensable, non, mémorable, pas du tout.