La J-Horror ayant été recopiée et parodiée à outrance au fil des années, c’est avec une certaine méfiance qu’on aborde ce House of Sayuri, tout en étant prêt à lui laisser la chance de nous surprendre dans un genre éculé au possible. Manque de bol (de nouilles… lol), la première heure du film met davantage au supplice le spectateur que les personnages, qui au passage se tirent la bourre niveau crétinerie : on a ainsi droit au pater familias aussi porté sur le sourire crispant qu’un Cyril Hanouna (et à peu près aussi con), à des gamins qui justifieraient à eux seuls de faire de l’avortement un devoir civique, et à un grand-père dont la propension aux tirades niaiseuse laisse clairement penser qu’il fut un gâteau chinois dans une autre vie.


Et tandis que l’envie de quitter la salle se fait de plus en plus pressante, voici que ce canaillou de réalisateur, ayant visiblement prévu son coup, décide de faire bifurquer son film vers un croisement improbable entre le Tex Avery carburant à la méchanceté rigolarde et le turbo-nanar. La petite grand-mère sénile, subitement métamorphosée en une survivante mal embouchée de la génération hippie, décide de prendre en main l’éducation du puceau pleurnichard qui lui sert de petit-fils : ainsi parviendra-t-il peut-être, au terme d’un entraînement physique et spirituel digne de ce nom, à flanquer au fantôme tourmentant sa famille la peignée qu’il mérite (et à enfin tremper son biscuit dans le verre de lait de sa charmante camarade de classe). Scènes d’entraînement à la Rocky, petites séances de torture gratuite, savates de tai-chi et tentacules gluants défilent sans temps mort devant nos yeux, réveillant le fétichiste déviant qui sommeille en nous.


Et puis au final, on en retire une bonne leçon de vie : pour être heureux, il faut bien manger, bien dormir, faire son jogging matinal et tirer son coup. Que demande le peuple ?

Little-John
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le 6 sept. 2024

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