Un ex-taulard breakdancer et rappeur tente de sauver son quartier d’un promoteur immobilier sans scrupule.
Vous le sentez, vous aussi ? Cette odeur si particulière du nanar ringard qui surfait sur la mode de l’époque et qui, bien évidemment aujourd’hui, parait totalement désuet. En pleine période du breakdance et la montée en puissance du rap et pour surfer sur les succès rencontrés par Breakin' (1984) & Breakin' 2 : Electric Boogaloo (1984), tous les deux sortis à seulement 6 mois d’intervalles, les cousins producteurs de la Cannon Group (Yoram Globus & Menahem Golan) avide de pognon, décidèrent de ne pas s’arrêter en si bon chemin et ont produit cette fausse suite intitulée Breakdance 3 : Electric Boogalee, aussi appelé Rappin' (qui signifie rappeur). Dans l’hexagone, le film a été édité en VHS chez Delta Video sous le titre de House Rap (1985).
Le pitch est sensiblement le même que dans le précédent (une énième histoire de promoteur immobilier qui menace de détruire un centre de loisir communautaire pour y bâtir un centre commercial), sauf qu’il n’y a aucun lien entre les deux films. Une suite mensongère où Ice-T a cédé sa place à Mario Van Peebles (pas sûr d’y gagner au change…). Le pitch brasse du vent, il ne se passe strictement rien pendant les 30 premières minutes, jusqu'à l'arrivée de la pseudo sous-intrigue avec le promoteur qui veux expulser les pauvres locataires du quartier populaire.
L’ennui, c’est qu’il ne se passe strictement rien et on se fait incroyablement chier. Le pire reste la VF qui s’avère tout bonnement ignoble, alternant la VF et la VO d’origine, puisque les jeunes du quartier ne peuvent s’empêcher de pousser la chansonnette à tout bout de champs (et comme les passages de rap n’ont pas été doublés en VF, on obtient un résultat assez ignoble, où par exemple, un des gosses à une voix insupportable en VF et se met à muet en un quart de seconde en passant en VO).
Une comédie musicale a ne réservé aux aficionados du genre, si vous aimez les ghettos blasters, le bon vieux son tout pourrave so 80’s où ça rappait pour ne rien dire, au coeur d’une intrigue lénifiante, d’une amourette à 2 balles et une rivalité entre gangs dénué de la moindre crédibilité, alors ce nanar est pour vous.
Et ne comptez pas sur le casting pour sauver les meubles, Mario Van Peebles (Deux doigts sur la gâchette - 1993) reste égal à lui-même, à savoir mauvais. On en vient même à avoir de la peine pour Eriq La Salle (Urgences - 1994/2009), dont c’était son premier film. Au final on est très clairement devant ce que l’on peut qualifier de suite purement opportuniste, comme savaient si bien le faire le tandem Globus/Golan. C’est mauvais sur toute la ligne.
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