Housewife a une super bande-annonce, la séquence finale est plutôt amusante et . . . c'est tout pour les qualités, voyons maintenant les défauts.
Pour commencer, ça regorge de clichés : jump scares,lumières (trop) colorées, musique et effets sonores lourds, est-ce un rêve ou la réalité ?, tentacules, femmes à poil, j'en passe et des pires. J'ai tellement senti arriver le jump scare de la séquence d'introduction que j'ai compté 1, 2 et à 3 ça n'a pas manqué : BOUH !
Non contente d'être banale au possible, la musique est d'une lourdeur ridicule et semble répéter : ayez peur ! ayez peur ! allez, quoi flippez ! Le pire étant la séquence où Holly fait ses courses à la supérette du coin. En quoi est-il nécessaire de mettre tant d'emphase dans l'ambiance musicale pour une séquence pareille ?
Housewife est aussi l'exemple parfait du film qui prend les spectateurs pour des imbéciles dans la mesure où chaque fois qu'une référence est faite à un élément antérieur de l'histoire, le monteur s'est senti obligé de mettre un insert du plan qui montre le dit élément. Exemple : La vieille du tableau apparaît en chair et en os et BIM ! : insert du plan du tableau du début du film. Idem pour le plan final.
En parlant de montage,
ça ne dérange personne que Holly se masturbe en se remémorant le massacre de sa famille ?
Petite remarque sur les dialogues : ils sont simplement fonctionnels et sans saveur. L'exemple parfait provient de la séquence où les deux couples se retrouvent au restaurant, le premier annonce qu'ils ont décidé d'avoir un enfant, ils trinquent et, totalement sans transition, le personnage à usage unique en face d'eux enchaîne avec une réplique du genre : "Au fait, j'ai écrit un article sur un groupe occulte qui va intervenir dans la prochaine séquence du film".
Au bout d'une heure de poncifs lourdingues et de transitions pas claires, on a enfin droit à un sursaut scénaristique (parapluie) qui nous fait croire que le film peut être sauvé en prenant la direction d'une sorte d'Inception horrifique mais en fait, non. A partir de là, on bascule au contraire dans une surenchère gore complètement gratuite et sans queue ni tête. On sent que le réalisateur a cherché à remplir plus haut que le bord cette séquence finale de références mal digérées à des classiques du genre mais qui ne trouvent absolument pas leur place dans le contexte. Loin de créer l'effet escompté, le résultat est grotesque et je comprends parfaitement que certains aient été pris d'un fou rire à ce moment.
Quitte à faire n'importe quoi, sans aucune subtilité et en piochant un peu partout des références assemblées telles les pièces de 100 puzzles différents, autant l'assumer et y aller à fond. Un film d'horreur à la Quentin Dupieux, ça aurait du cachet ! Les trois points que j'accorde à ce film sont d'ailleurs uniquement dus au délire décomplexé final drôle malgré lui et à quelques plans plutôt réussis.
En résumé, si vous avez le choix entre Housewife et une autre séance, je vous conseillerais d'aller à l'autre séance.