_’’Et si on faisait une comédie sur un père et son fils qui veulent se taper la même femme, ce serait drôle nan ?’’
_’’Nan…’’
_’’Mais si, ils se tireraient dans les pattes pour savoir lequel va pouvoir se la taper en premier ! Ce serait hilarant nan ?’’
_’’Nan…’’
_’’Tu crois ?’’
_’’Oui.’’
_’’hmmmm’’
Et pourtant ils l’ont fait. Derrière ce titre à rallonge qu’est ‘’Aejeonggyeolpibi Du Namjaege Michineun Yeonghyang’’, se cache une comédie lourdingue, pas trop drôle et particulièrement vulgaire, de la plus gratuite des manières. Les personnages ne sont ni attachants, ni intéressants, ils sont le niveau 0 de l’écriture et de l’interprétation. Pour un premier film, c’est complétement raté. Pour un coup d’essai, c’est un coup dans l’eau, malheureusement.
Et il faut se farcir l’heure cinquante que nous propose Kim Seong-hu, qui ne sont jamais drôles. Pour commencer le film tourne autour de son intrigue principale pour ne pas s’y échapper une seule seconde : Baek Yoon-Sik est un homme solitaire, porté sur le porno et bavant à la vue des jeunes femmes, il est un archétype de beauf, dans tout ce que cela peut avoir de plus cliché.
Il vit avec son fils, Bong Tae-Gyu, dans un petit appartement où ils partagent un quotidien assez miséreux. Il y avait là matière à porter le film vers une réflexion sur la société, pourquoi pas, par le biais de la comédie comme il est souvent le cas dans la production coréenne. Ou bien encore développer un rapport père/fils qui aurait pu se construire avec le récit, avec à la clé l’évolution des personnages. Et bien non, rien de tout ça.
‘’How the Lack of Love Affects Two Men’’ est d’une platitude à faire frémir, usant d’un comique burlesque et décalé, au travers de séquences cartoonesques, sauf qu’absolument tout est raté. Les gags ne fonctionnent pas, plus le récit avance et plus ses deux protagonistes s’enfoncent dans une gaudriole plus gênante qu’autre chose. Puis, tout tourne autour du trio amoureux, donnant naissance à des scènes vraiment malsaines.
Sans aucunes pincettes, sans aucunes finesses, c’est dans un premier temps un spectacle affligeant qui s’installe devant nos yeux. Comme le métrage n’évolue pas, ses personnages restant bien fidèles au cliché qu’ils sont, il s’enfonce de plus en plus dans les tentatives d’un comique dépassé, qui a pu faire rire à un moment, dans les années 70 ou 80. Et encore ces périodes n’étaient même pas aussi vulgaires.
C’est aux cimes du potache que touche ici Kim Seong-un, avec cette veine tentative de rigoler sur un sujet qui n’a en fait rien de drôle. Le trio amoureux est pourtant une thématique abordée dans de nombreuses productions, c’est même presque un sous-genre de la Comédie Romantique, ce n’est pas vraiment une inclinaison originale. Et face à ce manque d’originalité justement, Kim se ramasse complétement en faisant tout ce qu’il ne faut pas faire.
Blagues de cul lourdingues, humour scatophile, sexisme à tous les étages et un humour qui sent bon le comptoir (celui où se mélange effluves de houblon, de vomis, de sueur et d’urine, avec le sol qui colle. Pas le petit troquet et ses habitués sympathiques), s’enchainent ainsi dans une bonne humeur, à laquelle seuls les comédien.nes font semblant de croire. En résulte une réalisation des plus dispensables, qu’il est mieux d’oublier aussitôt vu.
-Stork._