How to Be
4.6
How to Be

Film de Oliver Irving (2008)

Étrangement, on a plutôt bien aimé How to Be. On dit "étrangement", car ce film nous tend la perche constamment pour se faire huer sur la place publique : très peu de moyens (les SDF du film sont joués par les producteurs, anecdote plutôt amusante), des moments de chansons épouvantables (on rêve de retirer sa guitare des mains à l'ado pour lui fracasser sur la tête), des rôles pas toujours très crédibles (les parents odieux) de même que l'intrigue en elle-même (le psychanalyste qui, après la lettre d'un ado en bad, accepte sur-le-champ de venir loger chez lui pour améliorer sa vie... Un peu gros), et surtout des acteurs qui s'en fichent ouvertement : si vous aviez des doutes sur l'investissement de Pattinson (qu'on adore d'ordinaire dans les récents drames où il excelle : voir The Lighthouse ou Life...), confirmez votre impression "qu'il ne se foule pas" en visionnant le making-of. Vous le découvrirez amorphe, une tasse de café à la main, incapable d'expliquer quoi que ce soit sur son personnage et même sur le film (il le trouve juste "marrant"... Y'a quoi dans ce café ?). On regrette d'autant plus ce jeu fantômatique qu'on connaît le potentiel de Pattinson (en-dehors de Twilight, il faut voir ses drames récents). Alors, pourquoi (et comment) avoir aimé How to Be ? Par son sujet incroyablement bien défendu (peut-être involontairement), le sentiment de perdition que procure la dépression, surtout refoulée, est très bien imagée, sans lourdeurs dramatiques (le piège du genre) par cet ado qui tente de tout changer dans sa vie mais ne parvient jamais à sortir la tête de l'eau. Le psy qui le suit sans arrêt devient un personnage assez attachant, les amis hystériques sont également des personnes que l'on a tous croisé une fois dans notre adolescence (pas vous ?) et soulignent d'une autre façon (l'extravagance et la rébellion plutôt que l'introversion du héros) le malêtre adolescent. De plus, le film est assez concis (1h30) et son rythme est bon (contrairement au chanteur qui fait pleuvoir...), ce qui achève de faire pencher notre avis de "catastrophe" à "passable". Malgré Pattinson qui fait sa sieste et le côté brouillon du film, on est "trop en bad" nous aussi, car on a apprécié cette vision assez juste du malêtre ado.

Aude_L
6
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le 12 janv. 2021

Critique lue 66 fois

Aude_L

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