Bon nombre de critiques lues dans ces pages buttent sur la misogynie crasse d'un des personnages les plus détestables possible. Pire, il n'y a même pas de rétribution à la mesure de la saloperie mesquine qui anime ce personnage, l'Injustice Poétique faite personnage.
J'ai personnellement décidé d'en faire abstraction, d'accepter le connard là où il était, et de saluer finalement une certaine audace dans le fait qu'il passe entre les gouttes à coups d'amoralité crasse et gratuite.
L'écriture du film est maladroite, indéniablement, comme en témoignent les caricaturaux retournements comportementaux des personnages, les tentatives gênantes de créer des moments solennels, entre nombreux autres défauts d'écriture.
J'ai décidé de faire abstraction de tout ça pour une raison simple : le film réussit à installer une vraie tension.
Bon, je suis biaisé d'office sur la question du loup-garou, car personnellement, il n'y a rien qui me fasse plus flipper qu'un monstre sauvage suffisamment massif pour être effrayant, et suffisamment petit pour passer le seuil de la porte. Et le loup-garou, c'est exactement ça.
Alors oui, on peut reprocher le look un peu "The Descent"-like des lycanthropes du film, une écriture pleine de défaut, mais quand il s'agit de créer la tension, le film fait mouche, jouant avec brio entre le l'enfermement dans des espaces clos et l'isolement par la surexposition.
J'ai donc décidé de pardonner - ou plutôt de ne pas focaliser sur - les clichés, les maladresses d'écriture, les deus ex machina et autres facilités, pour profiter des quelques moments de flippe bien sentis, et du sentiment de vulnérabilité bien installé par un film anecdotique qui a néanmoins ses moments de grâce.