Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur par NicoBax
Eddie alias Hudson Hawk (Bruce Willis), légende du cambriolage, vient tout juste d'être libéré après avoir passé 10 longues années derrière les barreaux. Bien décidé à prendre sa retraite et à s'envoyer un bon capuccino avec son pote Tommy (Danny Aiello), il est malheureusement contraint par des mafieux (les frères Mario) à reprendre du service en volant un objet réalisé par Léonard de Vinci.
Après avoir fait connaissance avec la charmante envoyée du Vatican Anna Baragli (Andy MacDowell), les choses se compliquent : les Mayflower, un couple de milliardaires complètement déjanté, kidnappent Tommy et obligent Hawk à voler d'autres objets mystérieux...
Nostalgie...
Il est loin le temps des bons films d'action/aventure, loin le temps de ma jeunesse où les Bruce Willis et autres Mel Gibson faisaient des films efficaces sans sombrer dans le pompeux, loin le temps où on savait mélanger action et humour sans aboutir à un nanard tout juste regardable.
"Hudson Hawk" est de ces films où le héro, débardeur ensanglanté et déchiré, gagne toujours à la fin et où le méchant disparaît dans un déluge d'effets pyrotechniques. Le genre de film dont on sait à l'avance que le héro sera un peu loser, qu'il balancera un paquet de phrases chocs en étant super cool et qu'il allumera tout simplement une clope une fois son boulot terminé. La classe.
Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je reste un grand nostalgique de ses films mi-comédie, mi-action des années 90 qui ont bercé ma jeunesse. Tous ces duos improbables, tous ces héros losers... Les "Arme Fatale", les mythiques "Die Hard", "Le Dernier Samaritain", "48 Heures", "Le Flic de Beverly Hills"... C'était l'bon temps ma bonne dame !
Du grand n'importe quoi...
Alors certes « Hudson Hawk » est de cette veine là : un Bruce Willis au regard malicieux qui veut qu'on lui foute la paix, un passé chargé qu'il voudrait résolument derrière soi, un ami qui a le don pour mettre dans la mouise mais à qui il ne peut rien refuser, d'affreux jojos aux gueules patibulaires, un méchant complètement fêlé et une jolie dame à secourir.
Mais "Hudson Hawk", ce n'est pas seulement ça. Derrière le film d'action classique mais efficace se cache en fait un grand délire de tous les instants. Autant au niveau des dialogues que des situations, Michael Lehmann s'est fait plaisir en tournant en ridicule, mais avec un humour complice, tous les poncifs du genre (avec un petit clin d'œil aux Blues Brothers dans la scène où Hawk sort de taule).
Jugez plutôt : le duo mafieux (un crétin et un nerveux) se nomme les "Mario Brothers", les ex-agents de la CIA ont chacun comme nom de code un nom de barre chocolatée (après avoir endossé des noms de maladie vénériennes), les Mayflowers sont gaga de leur chien (séquence culte où ils le font jouer à la baballe) et j'en passe. Quant aux situations, certaines méritent sans hésitation la qualification de cultes : le cambriolage sur fond de "Swimming on a star", la course poursuite en brancard sur l'autoroute, les monologues de Mayflower, etc...
Alors certes, parfois, on perd un peu le fil de l'histoire et on se dit que Lehmann est allé un chouya loin dans ses élucubrations mais le non-sens des scènes est tellement décapant et efficace qu'on ne peut que se laisser séduire (et on veut savoir si Eddie aura droit à son capuccino !). Malgré les années, le charme de "Hudson Hawk" s'exerce toujours ce qui nous fait d'autant plus regretter ce qu'est devenu Bruce Willis ces dernières années.