Hugo Cabret par Vincent Bruneau
La bonne surprise des fêtes de fin d’année signée Martin Scorsese. Jusqu’alors habitué à des films plutôt violents et sanglants, à l’image de Taxidriver ou encore de Gangs of New-York, Scorsese signe ici un superbe film tout public et qui plus est en 3D. Adapté du roman pour enfants L'Invention de Hugo Cabret de Brian Selznick, ce film marque un tournant dans l’œuvre de Scorsese avec une première expérience de la 3D, mais aussi un budget pharaonique de 170 millions de dollars, soit 60 millions de plus que Aviator.
L’histoire du film se déroule à Paris dans les années 1930 et principalement dans la gare de Paris-Montparnasse.
Bienvenue dans le Paris des années folles où tout est des plus somptueux. Néanmoins la vie du personnage principal, Hugo Cabret (Asa Butterfield), semble bien éloigné de tout ce faste. Fils d’un horloger, interprété par Jude Law, Hugo vit avec son père d’amour et d’eau fraîche dans un appartement miteux situé au sein même de la gare Montparnasse.
Cependant, cette vie simple se déroule sans accroc pour Hugo jusqu’au jour où un terrible accident va emporter son père. Livré à lui-même, ce dernier survit en chapardant des objets et de la nourriture, avant de se voir confier à son Oncle, un ivrogne invétéré, lui aussi horloger. De nouveau livré à lui-même, Hugo se voit néanmoins confier la tâche de remonter les horloges de la gare, déchargeant ainsi son oncle d’un peu de travail.
Une seule chose relie encore Hugo à son père : un automate très abîmé, que ce dernier tentait de réparer. Cet automate semble des plus compliqués et très délicat à réparer. Mais doté d’une volonté de fer et ayant de bonnes connaissances dans la réparation des mécanismes à engrenages, Hugo va tout mettre en œuvre pour le réparer. Cette entreprise très délicate va le mettre sur le chemin de Georges Méliès interprété par Ben Kingsley. Ce personnage qui a vraiment existé est le père du cinéma moderne. Il a lancé le premier studio de cinéma et initié les premiers « effets spéciaux ». Mais suite à l’hégémonie du film à parole, Méliès est tombé peu à peu dans l’oubli et a été contraint d’ouvrir une petite boutique de jouets de bonbons afin d’assurer sa reconversion. Cette boutique est alors située dans le film gare Montparnasse.
S’en suivront bon nombre d’aventures avec des personnages hauts en couleur comme celui du chef de gare (de loin mon préféré) interprété par Sacha Baron Cohen, qui surveille de près Hugo, ou encore du libraire passionné joué par Christopher Lee (Saroumane dans le Seigneur des anneaux). Il faut aussi compter sur Isabela (interprété par la jeune Chloe Moretz), ici petite fille de Méliès, qui va aider Hugo dans son entreprise délicate.
Ce film est très beau, les couleurs dans la gare sont très chaudes et en-dehors très froides. Le tout est très bien écrit et très bien réalisé. De plus il met en lumière le personnage de Méliès que tout le monde reconnaîtra au moment où le film parlera de son œuvre. Qui plus est, la 3D est vraiment superbe et donne une importance au film, chose quasi inédite jusqu’alors.