Georges Méliès ou celui qui découvrit le potentiel narratif du cinéma
Lorsque la première bande annonce d'Hugo Cabret sort, il y a quelques mois de cela, je me suis définitivement demandé ce qui arrivait à ce bon vieux Marty. The Departed n'était pas encore trop mal (même si je n'ai pas vu Infernal Affairs...), Shutter Island assez moyen, mais voilà que Marty nous sort un conte pour enfant...en 3D ! WTF ?! : c'était en tout cas ma première réaction à l'époque.
Vient ensuite la sortie du film et l'invitation de Scorsese au JT de France 2. Et là, qu'est-ce que j'apprends ? Le film parle de Georges Méliès et serait même une sorte d'hommage à celui-ci. J'adore toujours entendre Scorsese parler ciné (pour autant qu'on lui pose de bonnes questions, ce qui n'est pas le cas d'Ariane Massenet par exemple...), parce qu'on sent bien que le type y connait un paquet et ne vit que pour ça, c'est son truc quoi et il arrive à le partager.
Je trouve la démarche de Scorsese vraiment chouette et commence à penser que le film peut être une bonne surprise et totalement contredire mes premières impressions.
Évidemment je ne coupe pas à la tradition, à savoir aller voir le dernier Scorsese en salle, et cela s'est révélé au final un moment très agréable. J'ai d'abord été très surpris par la 3D qui, pour une fois, m'a paru réellement servir le film, donnant une réelle profondeur, tant horizontale que verticale. Je me suis même dis en moi-même à certains moments : "Mon dieu, quelqu'un qui souffre du vertige pourrait réellement l'avoir en regardant ce film !"
Ensuite l'histoire un peu naze d'Hugo et du mystère de l'automate qu'il tente de réparer, qui débouche sur une toute nouvelle intrigue bien plus passionnante : mais qui donc est Georges Méliès ? Scorsese nous replonge alors dans le premier studio de cinéma, à l'époque où Méliès faisait des films à la pelle, accompagné de toute son équipe d'acteurs. On voit renaître le tout premier metteur en scène de l'histoire du cinéma, dirigeant ses acteurs et jouant lui-même certains rôles, heureux comme un gamin.
En plus d'un joli conte, c'est une véritable déclaration d'amour au cinéma de la part de Scorsese. Et on sent qu'il y a pris du plaisir, avec même un petit caméo symbolique de sa part, à l'instar de Méliès qui apparaissait dans beaucoup de ses films.
Difficile de rester de marbre donc, tant la magie opère.
Le cinéma m'étonnera toujours.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.