Humains sorti en 2009 se trimballe une réputation de nanar stratosphérique propre à suscité la curiosité de cinéphage déviant qui est la mienne toujours plus prompt à s'amuser devant un mauvais film que de s'endormir devant un chef d'œuvre. Bien malheureusement Humains est certes très mauvais pas assez encore pour être hilarant , sa douce médiocrité permettra tout de même de souvent sourire et de s'amuser de ce joli ratage.
Humains raconte donc l'histoire d'un professeur et paléontologue qui monte une petite expédition scientifique entre amis dans les Alpes Suisse pour enquêter sur une découverte scientifique qui pourrait remettre en question toute l'histoire de l'espèce humaine. En chemin ils embarquent une famille de touristes en panne au bord de la route. Le voyage prendra une tournure inattendue quand à la suite d'une sortie de route et d'un accident le groupe se retrouve traqué par une menace mystérieuse menace.
Si l'on replace Humains dans la petite histoire du cinéma de genre français on pourra commencer par constater que le film est sans doute sorti au bien mauvais moment. Alors que c'est la radicalité bien énervée des films de Laugier, Aja, Maury et Bustillo, Du Welz ou Xavier Gens qui éclabousse les écrans; Humains semble plus appartenir à la vague des B Movies du début des années 2000 qui balbutiaient maladroitement les bases d'un cinéma de genre hexagonale avec des films comme Jeu d'Enfants, Bloody Mallory, Promenons nous dans les Bois ou Brocéliande. On retrouve dans Humains cette douce naïveté à aborder le cinéma de genre avec aplomb et premier degrés sans jamais vouloir en épouser vraiment la radicalité pour finir par proposer une histoire qui à l'écran ne tient jamais la route. Car finalement peu importe que cette histoire soit effectivement bête à manger du foin puisque mis à plat 90% des scénarios de survival ne brillent ni par leur originalité ni par leur écriture, là ou Humains se vautre vraiment c'est qu'il ne parvient jamais à instaurer une ambiance propice à faire vivre aux spectateurs une expérience viscérale et radicale de survie. Le film de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thevenin ne tire jamais profit de son cadre naturel qui n'est jamais mis en valeur pour en faire un élément anxiogène, dévoile bien trop vite et maladroitement la menace qui traque les personnages principaux et surtout s'avère totalement incapable d'engendrer la moindre tension le tout étant systématiquement désamorcé par une mise en scène sans relief, un dialogue idiot, un effet maladroit, un comportement stupide ou un jeu d'acteur approximatif . Difficile de croire et surtout de ne pas sourire devant des survivants qui s'engueulent pour un paquet de gâteaux parce que tout humaniste sait très bien que les gâteaux ça se partage, en écoutant des dialogues aussi stupide que "On a essayé de me pêcher" ou en regardant le pourtant très bon Dominique Pinon cabotiner en jouant les archétypes du français moyen râleur et un peu beauf. Quant à la mise en scène elle est bien plus plate que les Alpes et tristement rythmée par des fondus au noir qui finissent par ressembler à un running gag. Moi je veux bien croire à toutes les menaces que ce soient des hommes préhistoriques, des aliens, des lutins, des bûcherons, des mongoliens, des hommes singes, des chasseurs, des trolls ou des nonnes à condition que la mise en scène me plonge dans la tension d'une véritable épreuve de survie pas d'une randonnée avec cinq idiots qui se disputent pour le partage d'un Pepito.
Alors Humains véritable nanar de compétition ?? Uhmmmm Hein ?? Ce n'est pas vraiment un nanar pour moi en tout cas, tout juste un bien mauvais film et le pire c'est que entre les mains d'un réalisateur plus couillu ça aurait presque pu faire une bonne petite série B.