Intimités abyssales

Ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver quand on se met en tête de rassembler les éditions en DVD de certains films de série B.

Par exemple ce DVD, édité par Prism Vision, qui n'en est pas à sa première bourde. Le titre et la jaquette évoquent Hydra alias The sea serpent (Gregory Greens, 1984). Les images et les crédits au dos de la jaquette reprennent ceux de Project : Metalbeast (Alessandro de Gaetano, 1995). Je n'ai toujours pas identifié de quel film parle le résumé puisqu'il ne concerne aucun de ceux cités dans ce paragraphe... Alors que sur cette galette de DVD il s'agit de Humanoids from the deep, réalisé par Jeff Yonis en 1996. Le remake de la version de 1980 de Barbara Peeters.

Une vache mutante n'y retrouverait pas ses petits.

Dans une petite ville balnéaire, des jeunes femmes disparaissent. Des autres meurent. La routine. Il semblerait que sous l'eau, d'étranges créatures ne se nourrissent pas que d'algues.

Sans pouvoir juger de la qualité de l'original, ce remake ne manque pas d'ardeur. Je me suis déjà plaint que je trouvais les films d'horreur des années 1990 trop souvent fades. Celui-ci relève le niveau. Il est parfois nanardement drôle, avec ses effets ratés ou ses acteurs qui jouent affreusement mal. Son casting semble copier les grandes stars de l'époque, avec des acteurs-ersatz de Chuck Norris ou de Jason Priestley. Mais il garde un petit côté violent et glauque, peu pudique. Les jeunes femmes sont conservées pour servir d'incubatrices. Les créatures sont dangereuses, et le font savoir. Le film est listé comme un téléfilm sur IMDb, je me demande quelle chaîne a pu accepter de le diffuser.

Ce que je ne savais pas, c'est que l'original allait bien plus loin dans le glauque, avec des scènes de viol représentées entre ces créatures des profondeurs et ces malheureuses jeunes femmes. Rien à un tel niveau dans ce remake, et cela permet, à mon sens, de miser sur le sordide sans tomber dans l'explicite.

Du film d'horreur qui tâche, bête et méchant, concon comme il faut. Ridicule par moments, mais aussi impressionnant à d'autres, dans le malaise qu'il arrive à créer. Ce n'est pas ce qui a été annoncé sur la jaquette, et tant mieux, c'est comme un Kinder surprise, mais avec des monstres marins.