Poignant, vraiment trop poignant. Quasiment pas de dialogue, et le seul grand dialogue, quand Bobby Sands parle avec le prêtre, m'a fait chouiner force 1000. L'histoire du poulain, le regard de Bobby, sa force, son envie de se battre. Le fait qu'il n'y ai pas beaucoup de dialogue nous plonge dans le film, avec la musique, la souffrance des détenus, l'envie de leur hurler de continuer, qu'ils vont réussir ! Et puis c'est filmé magnifiquement bien, mon Dieu ! Michael Fassbender ( que j'ai découvert dans Fish Tank, et dont j'étais totalement tombée amoureuse, et je re-confirme ) est splendide, il joue tellement bien ! Quand Bobby fait la grève de la faim, j'avais envie de vomir tellement j'étais mal pour lui. L'histoire, qui est réelle, est bouleversante. Le cinéaste précise ses intentions (lu sur le site Allociné) : "Je souhaitais montrer à quoi pouvait ressembler le quotidien d'un prisonnier dans le Quartier H en 1981. Ce que j'ai cherché à transmettre dans mon film, c'est ce qu'aucun livre et aucune archive ne révèle jamais : la dimension à la fois ordinaire et extraordinaire de la vie carcérale. Le film évoque aussi l'engagement de ceux qui meurent pour servir leur cause, et en ce sens, pour moi, Hunger a des résonances contemporaines. La conception du corps comme champ de bataille politique est une notion des plus actuelles. Il s'agit de l'acte de désespoir ultime car le corps humain est la dernière ressource de la contestation. On utilise ce qu'on a à sa disposition, pour le meilleur et pour le pire (...) Au bout du compte, il ne reste plus qu'un homme seul qui vit ses derniers jours dans d'abominables souffrances, alors qu'il pourrait tout abandonner et choisir de vivre. Le geste physique le plus simple prend l'allure d'un parcours insurmontable. Dans Hunger, il n'y a pas de notion simpliste de "héros," de "martyre" ou de "victime." Mon but est de susciter le débat chez les spectateurs et de bousculer nos repères moraux."