Intéressant de voir ce film après Bullhead, à la fois son négatif (du corps hypertrophié au corps décharné) et son frère sur bien des choix esthétiques : la durée, le silence, l'âpreté.
Film radical et sans concession, qui n'épargne rien au spectateur de la violence infligée par les autres et à soi-même, qui surprend aussi par sa beauté plastique. Le choix des couleurs, le travail sur la lumière de l'univers carcéral, l'attention portée aux détails les plus crus, les longs plans fixes, tout est hyperstylisé et hyperréaliste.
On peut se sentir un peu pris en otage tant on nous bloque la vision sans possibilité d'échappatoire, comme le personnage d'Orange mécanique, mais c'est un parti pris audacieux qui se laisse écouter si l'on prend la mesure du talent à l'oeuvre. Le silence qui couvre la quasi totalité du film est une autre forme de violence, extrêmement palpable. Au coeur du film, un plan séquence de 20 minutes déverse brutalement, avant un épilogue à nouveau mutique, les motivations du gréviste de la faim, Fassbender à corps perdu, c'est le cas de le dire, dans son rôle.

Critique de Shame de McQueen : http://www.senscritique.com/film/Shame/critique/23450827
Sergent_Pepper
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le 13 oct. 2013

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le 20 juin 2013

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Sergent_Pepper

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