La faim comme ambition

Les 30 premières minutes sont exceptionnelles. Bien filmées, rien ne dépasse, il ne reste que l’essentiel, les deux acteurs principaux qui sont magnifiquement posés. Ça peut paraître austère. Personnellement je trouve que c’est du grand art et ça donne faim, justement, pour voir le reste.

Forcement ce qui vient ensuite est un peu plus mou et on prend le temps de comparer avec les autres films dont le contexte est la cuisine. Je pense notamment au dernier que j’ai vu, Le menu, totalement dans un autre genre il faut bien avouer mais avec des points communs (la psychologie du chef, sa dictature sur son équipe, la scène du boeuf qui descend du plafond, etc.)

Il y a des choses un peu inutiles, à mon humble avis, comme la famille assassinée par le père trop endetté. Les hésitations de la cheffe et ses allez-retour dans le cocon familial ainsi que la relation avec son découvreur, relation soit trop détaillée soit pas assez.

Un petit mot sur l’image. Oui, elle est particulièrement soignée, notamment dans les scènes dans la cuisine du chef et celles dans la famille de la cheffe. Un peu exagérée (c’est plus la mise en scène que l’on peut critiquer que l’image) dans les fêtes (surtout la dernière où on a l’impression de se retrouver dans l’introduction de Babylon). Les plats, les assiettes, sont merveilleusement bien filmées (quel régal de voir ce wok danser dans un océan de flammes !) et cela même si certains plats, personnellement, ne me donneraient pas envie d’y goutter (mais c’est probablement culturel), j’admire l’attraction que le réalisateur leur à donner. Des images de Makanai, Dans la cuisine des maiko et de Midnight Diner me reviennent aussi en tête.

C’est donc un film qui tient sa promesse de rassasier les appétits des cinéphiles.