Hunger est l'un des films les plus violents que j'ai jamais vu. Point d'hémoglobine giclant partout, la violence à moitié montrée est bien pire. Surtout, une violence psychologique inouïe.
Ce film traite donc de la grève de la faim de Bobby Sanders et ses comparses, membres de l'IRA emprisonnés sans jugement mais à qui on refuse le statut de prisonnier politique. Le film, notamment à travers ce monumental dialogue de 17 minutes, pose tout un arsenal de questions autour de la légitimité de la violence terroriste et de la violence étatique. Qui sont les criminels, qui sont les défenseurs de la liberté ? Comment définir le comportement déviant (attention, Foucault n'est pas loin). McQueen n'est pas objectif, et l'on pourrait lui reprocher trop de tendresse à l'égard des prisonniers, toujours présentés en victimes alors qu'ils ont probablement commis des actes meurtriers.
Je ne sais pas comment l'acteur qui joue Bobby a réalisé sa performance, il est vraiment squelettique à la fin (notons au passage que ce n'est pas un film à voir en cas de déprime, hein).