Hunger est un film dérangeant. Par ce qu'il raconte, d'abord. L'histoire des prisonniers de l'IRA en rébellion contre le gouvernement britannique, demandant des mesures symboliques qui leur sont refusées. On voit ici clairement l'intransigeance de Margaret Thatcher, la "dame de fer". L'image du mur séparant les forces de l'ordre en train de battre les prisonniers et un policier en train de pleurer est très forte, symbolique. Mais ce film dérange également par son style, très "artistique" : longues prises de vue, beaucoup de plans fixes, peu de musique. Un style volontairement dépouillé mais qui perturbe le spectateur. Il faut s'accrocher un peu pendant la scène du dialogue, qui dure plus de vingt minutes sans changer une seule fois de plan. Le contenu est très intéressant, mais il ne faut pas être fatigué à ce moment-là, sous peine de vite décrocher. C'est à l'image du film : intéressant, mais exigeant un spectateur un minimum concentré car autrement cela devient vite un "film chiant"...