Un très bon blockbuster, à défaut d'être le brasier annoncé
Ça y est, nous l’avons notre nouveau Harry Potter et Twilight ! Par là, je veux bien entendu parler d’une saga littéraire à succès destinée aux adolescents. Car, depuis que nous en avons fini avec les sorciers et les vampires, les sociétés de production ne cessent de trouver leur illustre successeur, histoire de réitérer le succès au box-office. C’est dans ce cadre qu’on été réalisés Numéro Quatre, Les Âmes Vagabondes et le récent La Stratégie Ender. Sans que ces derniers n’impressionnent (de par leur qualité et/ou leur résultat au box-office). Désormais, nous devons compter Hunger Games dans les rangs des adaptations qui marchent ! Au point que cette suite provoque l’hystérie chez les fans des sa sortie (j’ai été le témoin d’étranges réactions de la part de certains personnes !).
Avec Hunger Games deuxième du nom nous replace illico dans la continuité du précédent. Où nous retrouvons une Katniss qui a bien du mal la douloureuse expérience qu’elle a vécue (au point d’avoir des visions plutôt macabres qui apparaissent sans demander leur reste). Sans oublier qu’elle ne sait plus trop où elle en est question romance (hésitant entre Peeta et Gale). S’ajoute à cela une tournée qu’elle doit effectuer, en tant que gagnante, inspirant au passage chez les plus démunis un sentiment de révolte envers le pouvoir. Un fait qui ne plait pas spécialement au dictateur (appelons-le ainsi plutôt que président Snow, le poussant à agir : instaurer la terreur via des rafles et des séances de tortures, menacé la famille de Katniss si celle-ci ne fait pas ce qu’il souhaite auprès du public, organise une nouvelle série de jeux (qui regroupent cette fois-ci les meilleurs)… Bref, un nouveau défi qui attend Katniss qui va au-delà de la « simple » épreuve de survie en milieu hostile !
Et commençons directement par le gros défaut de cet Hunger Games – L’Embrasement : sa trop, trop longue mise en place ! Sur une durée de 2h26, il faut bien compter au moins une introduction de plus d’une heure. Un peu excessif pour un film dont les medias vantent le spectaculaire et l’action par rapport au premier film ! C’est sûr que si l’on lit ce type de critiques, avant de voir le film, on espère avoir un spectacle qui suit son aîné tout en proposant plus de grandiose. Il n’en est vraiment rien ! Du coup, il est vraiment difficile de rentrer dans cette histoire qui traine en longueur. Surtout l’ensemble semble être une redite du premier, suivant la structure scénaristique du film de Gary Ross : une bonne partie dans le District 12, élection des participants, trajet en train, défilé en robe époustouflante, salle d’entrainement, passage devant un jury, émission télé, adieux avant l’entrée dans l’arène et enfin, les jeux ! Pas étonnant que l’on s’ennuie avant que tout ne commence réellement !
Mais il faut savoir que cette longue mise en place se trouve être également présente dans le livre. Nous ne pouvons donc pas descendre cette suite sur ce seul critère. Surtout que ce que je présentais comme un défaut s’avère être également le grand atout du film. À savoir l’intérêt que porte le scénario sur l’histoire et ses personnages. Dans un sens, il vaut mieux démarrer Hunger Games 2 de la sorte plutôt que de livrer un film d’action décérébré et sans âme qui aurait fait sans aucun doute défaut au long-métrage ! De ce fait, Hunger Games – L’Embrasement se présente comme un divertissement intelligent. Préférant ainsi reprendre chaque idées du livre : des protagonistes hautement travaillés (les remords de Katniss à être un symbole, Peeta qui ne sait plus où il en est avec elle, l’envie d’Effie de faire partie d’une équipe…), la description du régime totalitaire dirigé par Snow, la critique de l’abus de violence qui sert de spectacle aux gens… Rien n’est oublié !
Et pour ce qui est de l’action tant attendue, qui arrive juste après cette mise en place, assure le spectacle comme il se doit ! Il se dévoile être même bien plus palpitant que pour le film précédent. En même temps, c’est Francis Lawrence qui prend ici les rênes de la saga. Pour information, il s’agit du réalisateur de Constantine et de Je suis une légende. Donc, manier les effets spéciaux et booster la mise en scène, le bonhomme sait y faire ! Et il le redémontre via ce long-métrage lors des séquences de jeux. Où l’on suit notre petit groupe de héros qui enchaîne péripétie sur péripétie (début sanglant, limite explosive de l’arène, brouillard nocif, babouins féroces…). De ce fait, si vous n’avez pas réussis à entrer dans le film, « les jeux de l’expiation » (comme ils sont appelés) vous y aideront ! Surtout que les costumes et décors y aident, encore une fois (et ce malgré des effets numériques un peu trop datés), jusqu’à une séquence finale qui en frustrera plus d’un. Les obligeant à patienter novembre 2014 pour assister à la première partie du dénouement.
Et n’oublions pas un casting prestigieux. Surtout avec une Jennifer Lawrence qui n’a vraiment plus rien à prouver depuis plusieurs films ! Retrouvant ici ces compagnons (Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Lenny Kravitz, Elizabeth Banks, Stanley Tucci), son adversaire de toujours (Donald Sutherland, impérial) et quelques nouveaux venus qui n’ont rien à envier aux anciens (dont en tête Sam Claflin, Philip Seymour Hoffman, Jeffrey Wright et Jena Malone). Des comédiens qui donnent vie à leur personnage à leur manière (avec charme, humour, talent, cruauté ou autre) : de quoi faire plaisir aux fans des livres !
De par un début vraiment long et peu accrocheur, Hunger Games – L’Embrasement n’est pas l’opus spectaculaire qui était annoncé. Alors qu’il avait toutes les cartes en mains pour être meilleur que le premier, au lieu de lui rester à la cheville. Ce qui n’empêche pas cet Hunger Games 2 d’être une bonne adaptation, un blockbuster travaillé qui mérite son succès et qui rend presque intenable l’attente de ses suites. Hâte d’être l’année prochaine, vraiment !