L'embrasement de la pellicule
J'avais aimé le premier Hunger Games malgré sa solde de défauts assez importante. La lutte des classes était amenée d'une façon un peu caricaturale, les personnages assez transparents, la réalisation un peu chaotique (mais pas aussi catastrophique qu'on veut bien le dire). Pour autant, le rythme m'avais happé dans la découverte de cet univers assez plaisant malgré tout, la violence n'était pas aux abonnées absentes (bien que relativement cachée, ça reste un film qui veut rapporter de l'argent), le concept du jeu, bien qu'un peu flou, m'avait plutôt plu. Bref, peut-être avais-je bien mangé ce soir là et que j'étais en condition pour aimer ce blockbuster et être clément.
Ce soir, j'ai bouffé un sandwich (pas un mauvais pourtant) et je n'ai pas aimé sa suite. J'ai déjà trouvé le rythme beaucoup moins prenant (la découverte d'un univers est toujours un bon moyen de happer un spectateur) et la première partie ne faisant que, grosso-modo résumer la fin du premier film. Les Districts commencent à sortir de leur coma ouvrier et se font casser les genoux car ils lèvent trois doigts (alors que chez nous, on se faisait casser trois doigts si on ne les levait pas dans les années 50). Bref, les étincelles de la révolution sont déjà présentes depuis le premier. Donc on se dit qu'on va avoir le droit à un réveil guerrier, digne des bonnets rouges bretons, mais non. Ils gueulent un peu et se font remettre à leur place. Bref, après une heure de dialogues un peu gênants (ta couleur préférée ?), on sent que ça va commencer...
pour refaire Hunger Games en fait. Bon, au moins, on est raccord avec le titre de la trilogie (qui n'en sera pas une au cinéma mais bon). Sauf que... bah... on y a déjà eu le droit, que ça reste plus ou moins la même chose mais en moins bien (le côté affrontement est éludé en deux courtes scènes). La scène des babouins est trop longue (sérieusement, en plus ils sont laids), j'avais envie d'embraser mon cinéma. Pas que ce soit mal réalisé (on y a gagné en stabilité) mais l'intérêt c'est barré au fin fond de la jungle. C'est peut-être la faute au livre, je n'en sais rien. Toujours est-il qu'entre le début du film et sa fin, bah il n'y a que le twist qui fait réellement avancer l'histoire globale. On nous vendait dans le premier une révolution, on continue de nous la vendre.
Si ce deuxième épisode nous montrait vraiment un embrasement, un réel j'entends, pas juste trois gus qui foutent le feu (comme le district 11 dans le premier d'ailleurs) et lèvent la main. Ouais d'accord. Mais c'est éludé au début, après on a un président très méchant qui prend des décisions très débiles ("mon peuple commence à se rebeller à cause d'une gamine alors je fais faire un nouveau jeu pour l'obliger à tuer des copains et alors là le public va plus se rebeller car ils auront peur car quand je tape dessus avec mes soldats et bah ils ne font que de grogner encore plus ces. SALAUDS DE PAUVRES") avec le personnage de Hoffman qui est très mal écrit. Du coup, on enchaîne sur le remake mais pas trop du premier pour finir sur une montée en puissance. On se dit que enfin, le film va commencer à développer quelque chose de réellement intéressant, passer à autre chose que de rester sur une introduction et le générique bien putassier apparaît.
J'attendais le "Le meilleur sera l'année prochaine, on avait besoin d'un épisode de transition alors on a bricolé ça parce que faut bien gagner sa gamelle".
Un rythme aux fraises, un intérêt proche du zéro, une apparition d'un triangle amoureux (bon, le premier lançait les pistes mais on aurait pu éviter de tomber dedans, mais non) et une fin frustrante. Un cocktail pas aguicheur.