The Wolfman.
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Film des plus cultes, Hurlements fait partie de ces cadors du cinéma de genre qu'il faut avoir vus dans sa vie. Révélé à mes yeux par une petite référence dans l'excellent Scream de Wes Craven, j'ai depuis tout ce temps eu envie de le visionner. A présent que c'est chose faite, que vaut réellement le film de Joe Dante, faiseur d'oeuvres très réputé des années 80?
Il faut lui reconnaître une forte personnalité pouvant cependant désarçonner son spectateur. A mi-chemin entre le film d'horreur et l'humour noir, on ne sait jamais vraiment devant quoi l'on se trouve; face à l'idiotie des personnages et les choses stupides qu'ils font, on se formalise premièrement, avant de comprendre que ce n'est que satyre d'un genre nouvellement né et pourtant propice à la parodie, puisqu'il est bourré de défauts.
Slasher sans réellement l'être, Hurlements se place en tête des meilleurs films de loups-garous grâce à l'intelligence de son scénario, à l'efficacité de sa mise en scène sentant bon les années 80, cela ajouté à des moments gores et jouissifs d'une générosité sanguinaire réjouissante. On y remarquera la qualité bluffante des maquillages, qui nous livrent des loups physiquement impressionnants, charismatiques et terrifiants; chaque transformation est une surprise, chaque bête est une horreur.
Forcément filmées avec talent, les bêtes trouvent une bonne partie de leur charisme dans cette mise en scène 80's de Dante, qui prouve dès lors qu'il était, à l'époque, l'un des mieux placés pour filmer l'horreur : il nous la montre avec froideur et violence, avec un soupçon de sarcasme et d'ironie. L'on pourrait venir à penser que l'homme aime se moquer d'un nouveau genre de films ô combien stupide, qu'il aime voir des personnages stéréotypés faire ce pour quoi nous pouvons les qualifier de clichés sur patte de slashers de faible qualité.
Conservant toujours une maîtrise appréciable, Dante ne tombe jamais dans la linéarité ou les stéréotypes de mise en scène propres au genre, ou les approche pour mieux les détourner; éminemment malin, Hurlements fait l'effet d'une bombe par l'innocence de sa forme et la monstruosité de son fond, réflexion intelligente sur la perversité de l'homme, couplée à des dédoublements de personnalité intéressants.
Et c'est ce qu'est le loup-garou, dans ce film : le mauvais penchant de l'homme, le Mister Hyde du Docteur Jekyll, le Joker du Batman, une double personnalité purement monstrueuse capable des actions les plus cruelles sans que l'autre âme prisonnière du corps ne puisse rien y changer. Réflexion intéressante quoi que classique dans le genre, même si la forme du film fait qu'on a rapidement l'impression de sortir des sentiers battus et du cadre classique des oeuvres du genre, à cela prêt que le cadre spatial de la forêt isolée ne déroge pas à la règle.
Là encore, c'est l'ironie du film qui nous fait oublier les clichés volontairement placés un peu partout; on rit forcément, on a peur, aussi, sans que cela ne soit jamais trop ou pas assez. Hurlements est un film qui marque par son sens de la mesure, de la nuance et de la pondération, par sa fin simplement insupportable pour toute personne émotionnellement fragile et le réalisme de son horreur.
Une oeuvre pionnière du genre, apogée d'une époque horrifique révolutionnaire. Culte.
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Créée
le 5 févr. 2018
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