Hyper Tension ne manque pas de coeur et donne une vague idée de l’évolution du cinéma d’action contemporain depuis que les réalisateurs de clips et de publicité ont envahi le paysage hollywoodien. Dans le cas du duo Mark Neveldine et Brian Taylor ça se voit directement à l’écran puisque les bougres s’en sont donner à coeur joie pour expérimenter des délires visuels et sonores à grand renfort de gags extravagants, de split-screen bordélique, de cadrage nerveux et de mouvement hystérique, tout ça en mode freestyle sans même que ça desserve le résultat final. Cela à d’ailleurs le mérite de dynamiter le montage pour doper frénétiquement bien qu’artificiellement la mise en scène. D’autres lui reprocheront assez justement d’être un actionner bourrin et régressif mais y a des gens qu’aiment ça. Par moment, on se croirait devant une adaptation de Grand Theft Auto avec cet anti-héros interprété par un Jason Statham ultra vénère et burné qui sème le chaos à lui tout seul dans le centre-ville. Ça revient à activer le code 5 étoiles dans le jeu et à devoir semer la police en réalisant un véritable numéro d'équilibriste à fond la caisse et complètement chargé à bloc. À cela s'ajoute une galerie de personnages stéréotypés et complètement délirant comme un travelo qui va l'aider à buter un gros chicano, un docteur vicieux fasciné par les culs de black, un méchant vulgaire et azymuté qui ne pense qu’à l’entuber et je ne parle même pas de la place des femmes dans ce divertissement relégué à satisfaire tous les caprices et fantasmes des mâles alpha, franchement il fallait quand même oser, ça ressemble un peu à un de ces clips de gangsta-rap latino avec des meufs qui se trémoussent du fion et se font traiter comme des tassepés.
Chev Chelios est un tueur à gages qui gêne dans la profession parce que c’est un putain de chien enragé totalement incontrôlable capable de rouler à toute blinde dans un centre commercial, ou bien d’agresser des gens verbalement et physiquement juste pour l’avoir dévisagé d’un peu trop près. C’est un maître étalon imprévisible pour son patron qui a décidé de le remercier en s’acoquinant avec une vérole de latino qui veut justement lui faire la peau. Empoisonné à son insu, le tueur à gages n’a plus qu’une heure devant lui pour trouver un antidote et se venger de son pire ennemi. Tous les moyens sont bon pour faire retarder l’échéance fatidique en boostant son palpitant que ce soit à coup d’électrochocs, en buvant des canettes d’excitants, en sniffant du spray nasale ou en s’injectant un cocktail survitaminé d’épinéphrine et de cocaïne. Bref tout ce qui peut faire grimper son taux d’adrénaline dans le sang est bon à prendre, mais pas trop quand même pour pas le faire calancher, auquel cas il vaut mieux redescendre avec un peu de valium ou de canabis. La drogue est le remède à tout, et toute aide est la bienvenue notamment de la part sa petite amie Eve une idiote plutôt mignonne accroc à l’herbe et à la levrette et comme chacun le sait il n’y a rien de tel que de baiser en public pour se sentir en vie. Ça ou faire de la voltige à toute vitesse sur la moto d’un policier, parce que l’ingestion de Red Bull donne des ailes, quant à la gamelle sur la terrasse d’un café, elle n’en est que plus belle.
Jason Statham court, saute, cri, s’énerve, donne des coups de poing et des coups de pieds, tue plein de gens et fait tout exploser sans même se soucier des conséquences que cela peut engendrer, c’est comme s’il vivait ses derniers instants à 100 à l’heure, la seule chose qui le fait carburer c’est de se demander avec quel assaisonnements il va faire avaler ses couilles à Verona avant de se jeter d’un hélicoptère en vol et de s’écraser comme une grosse merde sur le macadam. C’est pour le plaisir de l’ultra violence qui vit ce mec là, le reste il s’en branle pas mal. Vu la teneur et le concept ultra casse-gueule du projet, il y avait vraiment de quoi baliser, pourtant il y a quelque chose de fascinant à maintenir un tel niveau de conneries et de grossièreté tout en gardant un propos cohérent jusqu'à la fin. Le scénario a beau partir en vrille, le film sécrète son lot de dopamine euphorisant pour les fanas de jeux vidéos et les bisseux déviants. Alors allez-y foncer, Hyper Tension c'est vraiment de la bonne !
Si t'as atterri ici, c'est que toi aussi t'es un vrai dur à cuire qui aime les films de bonhommes. Alors si t’en a marre des féministes et des sitcoms romantiques de ménagères, rends-toi sur l’Écran Barge où tu ne trouveras que des vrais mecs qui portent leur baloches et règlent leurs comptes à l'ancienne en flinguant des hélicoptère avec des bagnoles. De la testostérone, de l'action, des fusillades, et des explosions ! !! !! AVEC DES PATATES PUTAIN !