Robert Rodriguez est un réalisateur qui aura connu son heure de gloire. Ayant été récompensé par plusieurs prix avec son court métrage Bedhead en 1990, il réalisera son premier long métrage El Mariachi qui aura droit à sa suite, Desperado. Ce film, avec comme rôle principal Antonio Bandera , mélange Western et action. C’est dans ce film que l’on verra apparaître en caméo Quentin Tarantino .
Mais Quentin Tarantino ne fera pas juste un caméo dans le film, puisqu’un an plus tard, en 1996, il collaborera avec Rodriguez, écrivant le scenario d’Une nuit en enfer et sera même l’un des deux rôles principaux. Mélangeant les genres horreur et action, ce film raconte l’histoire de deux frères criminels qui prennent en otage une famille . Ils s’arrêteront un soir dans un bar, pour y faire une halte. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que le bar est le repaire de personnes aux capacités spéciales.
Plus tard, Rodriguez travaillera de nouveau avec Quentin Tarantino en imitant le style Grindhouse dans leurs longs métrages respectifs Boulevard de la mort et Planète Terreur. Les deux films ont un point commun , leur style. En effet, avant l’avènement du numérique dans les années 2000, tous les films étaient tournés sur pellicule. Et il arrivait que cette pellicule au fil des visionnages vieillisse mal et fasse apparaitre des traces d’usure à l’écran. C’est cet effet de vieillissement prématuré que Rodriguez et Tarantino reproduiront chacun dans leur film. Un style qui donne un certain cachet et une authenticité que l’on retrouve rarement au cinéma aujourd’hui. Ce film se divise en deux parties , la première étant plus un film de braquage et la deuxième partie partant sur du fantastique.
La carrière de Rodriguez continuera son envolée, et dans le même style qu’une nuit en enfer, avec l’adaptation de la fausse bande-annonce Machete en long métrage (2010) et de sa suite Machete Kills (2014). Passionné de BD, Il sera aussi à l’origine du long métrage Sin City qui est l’adaptation de la bande dessinée du même nom, de Frank Miller.
C’est à l’époque de ces films que Rodriguez mettra en scène tout son génie. Par la suite, aucun de ses films ne pourra égaler cet âge d’or où le réalisateur regorgeait d’idées.
Et voilà pourquoi, je voudrais revenir sur Hypnotic. Ce film fait partie de ceux qui sortent un peu du style Rodriguez pour aller sur une voie qui ne lui ressemble pas habituellement. Les bandes annonces donnaient le ton, et l’on pouvait prétendre à voir au cinéma un concept intéressant.
Le film aurait pu être une belle surprise s’il n’avait pas été exécuté un peu trop rapidement. Les évènements arrivent malheureusement beaucoup trop rapidement pour que l’on ait le temps de digérer les explications de la scène précédente. Car il y a de nombreux twists, parfois un peu trop, au point que certains des dialogues qui suivent virent au ridicule, peut-être en raison de la faible longueur du film (1h35), ce qui ne lui permet pas de respirer. On a l’impression qu’il manque certains plans.
Certains spectateurs pourraient donc se perdre dans un récit labyrinthique aux nombreux rebondissements et ils doivent bien rester bien accrochés au siège pour tout comprendre.
Et pour tout bien comprendre, il faut garder l’oreille attentive et l’esprit ouvert. L’hypnose telle que la connait dans la vie, suppose dans ce film des pouvoirs surnaturels. La façon dont Rodriguez traite l’hypnose avec son univers riche certes, n’empêche pas de donner au film un ton parfois nanardesque.
Quant aux acteurs, on peut retrouver Ben Affleck et Alice Braga, ainsi que William Fichtner . Mème si le personnage de Ben Affleck semble avoir un peu d’épaisseur, les rôles d’Alice Braga et William Fichtner n’ont pas eu droit au même traitement. Certains dialogues les rendent parfois un peu trop lucide sur ce qu’il se passe (surtout Danny Rouke) tout en laissant le spectateur dans l’expectative.
C’est bien dommage, car il y avait du potentiel mais qui aurait demandé à être plus mûrement réfléchi.