On a longtemps donné raison aux grandes gueules. Notre mémoire est infaillible. On se souvient de mots puissants, de discours fédérateurs. Car elles sont nombreuses, les tentatives messianiques de Greta. Mais elles n’ont que l’objectif de flatter. C’est le grand drame de toutes les nobles causes, il y a des résistants et des « résistants ». Naguère, l’environnement possédait de vrais défenseurs. Courageux et respectables, ils agissaient directement sur le terrain. Agir. Ce mot semble perdu. Il n’existe plus. Par l’un des paradoxes de notre époque, ceux qui parlent le plus sont ceux qui agissent le moins. Pourtant, ils en recueillent des applaudissements, nos moralisateurs.


Certes la lumineuse Greta vit pour une cause juste, mais il faut prendre en compte la face cachée de son dévouement. Sa mère a déjà essayé de lui faire goûter à la célébrité. Par le passé, elle devait devenir la voix et le visage des handicapés. Ça n’a pas marché. On sait bien que tout est manipulation, que tout est instrumentalisation. Ses textes sont des scénarios. Tel un acteur, elle joue un rôle. En vérité, cette nouvelle reine de l’écologie émet des paroles aussi creuses que celles des dirigeants qu’elle aime tant critiquer. Mais comment en vouloir à une enfant ? Au fond, on ne peut pas. Pas vraiment. Il vaut mieux en vouloir au phénomène de la médiatisation et à ceux sous son emprise.


A l’heure où ce documentaire s’attelle à étendre encore davantage son prêche, le bilan écologique est toujours aussi sombre depuis sa première prise de parole. Des enfants de son âge extraient les minéraux nécessaires aux batteries des voitures électriques, des éoliennes. La Chine émet toujours 9,8 millions de tonnes de CO2. La Nature se venge avec des catastrophes naturelles plus régulières qu’auparavant. Et si j’en crois certaines prédictions, les new-yorkais iront bientôt au boulot avec une barque. Merci Greta, mais flâner à l’ONU, bouder devant Trump, parler toujours parler, ça ne sauvera pas la planète.


Le portrait flatteur que dépeint le documentaire est l’exemple parfait du fan-service. Il ne fédère pas plus de personnes derrière la cause écolo, il lui ajoute des followers. Pourtant, quand on le visionne, l’apprentissage qu’on en tire est intéressant. En effet, on y trouve toutes les contradictions de l’esprit écolo contemporain. Greta n’aime pas le nucléaire. Est une lectrice assidue. Ne mange pas de viande, mais du soja. A travers ses convictions quotidiennes, il n’en faut pas plus pour affirmer qu’être écolo est devenu une tendance sociale plutôt qu’un véritable combat. Tendance qu’elle incarne, combat qu’elle ne mène pas.


A cette chère Greta, les chiffres ne mentent pas et le réel se charge de dévoiler la vérité. Le saviez-vous ? L’alternative au nucléaire s’avère la centrale à charbon qui émet huit à neuf fois plus de CO2. Cultiver le soja entraîne de nombreuses déforestations, à l’instar de la forêt amazonienne déjà malmenée de diverses manières. Enfin, l’exportation du soja est responsable d'émissions de CO2 importantes. J’en suis navré. L’aide apportée pour la planète, que ce soit par la parole ou les actes, est proche de zéro. A cela, il n’est pas si déconnant de dire qu’un seul membre de l’écovolontariat en a fait plus que Greta pour l’environnement en ramassant des déchets le week-end.



Conclusion :



Ne serait-ce que pour fermer le bec des climatosceptiques, on veut aimer ce documentaire. On aurait aimé qu’une simple fillette montre l’exemple, qu’elle nous dévoile les gestes essentiels à adopter pour sauvegarder notre planète. Mais le faible pesant d’authenticité de cette invitation dans la vie de Greta Thunberg nous prouve bien que les militants impénitents salissent la cause écologique. Toute l’étendue des âneries idéologiques est représentée. Le dogmatisme de la bêtise est juste là. Et la carrière de Greta Thunberg confirme pleinement ce constat : acclamée, écoutée, suivie, idolâtrée. Pourtant, la rhétorique roborative a ses limites. Et si les affiches du monde changent et s’incrustent durablement, le monde lui continue de dépérir.



Je m’appelle Greta Thunberg.
Et je veux que vous paniquiez…


Death Watch

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