Le premier film de Grant Sputore en tant que scénariste et réalisateur est une relative réussite, après Mark Toia (Monsters of Man, 2020), australien et publiciste lui aussi, il nous narre à son tour une histoire de robot(s) et des vertus et dangers de l'intelligence artificielle.
Peu avare de références, I Am Mother fait tour à tour des clins d'œil à des films comme Demon Seed, des séries comme Raised By Wolves ou des jeux vidéo comme Portal.
L'origami laissé sur la plage par Daughter ne laisse guère de doute sur son lignage, et les origines des rares prénoms utilisés (Jacob, Rachel et Simon) sont elles évidentes.
L'histoire, bien que mollement développée, est intéressante. Si cette mollesse empêche souvent une totale immersion, l'introduction est accrocheuse, le mystère bien amené et le déroulement respecte une progression appréciable et épisodiquement créative.
La performance de Clara Rugaard (Daughter) est remarquable, le surjeu d'Hilary Swank (Woman) parfois agaçant.
Les décors et paysages, rares, dépouillés et/ou répétitifs, transpirent le soigné et l'effet impactant d'un œil de publiciste, l'atmosphère post-apocalyptique est palpable.
Pas de faute au niveau des costumes; le robot et son œil unique (Hal9000) est pareillement réussi.
La musique fait le boulot, sans transcendances.
Si de notables incohérences parsèment le récit c'est pour pouvoir créer une histoire originale, pas évidement facile à élaborer.
- Mother qui cède à Daughter alors qu'elle pourrait s'en débarrasser et recommencer à partir d'un nouvel embryon.
- Daughter, plus tard, qui n'a pas de raison particulière de tuer Mother qui est sensée faire naitre d'autres humains ...
- Un lot de quelques rares questions sans réponses (presque habituelles pour le genre) s'y ajoutant.
Le dernier tiers du film apporte donc son (petit) lot de déceptions pour conduire vers un final convenable et convaincant.
Cette conclusion, sans être explicitement formulée (à dessein) laisse tout de même comprendre que Mother a rejoint sa première "fille" à l'extérieur et que Daughter la remplace dans le laboratoire pour créer une nouvelle humanité, ce pourquoi elle a été formée ... la répétition du morceau de musique du début du film symbolisant cette "boucle".
Amoureuses solitaires, ...