Une guerre des boutons au sirop d'érable
Dix enfants, âgés de sept à douze ans environ, jouent à capturer le drapeau. Deux cabanes en bois, déjà bien élaborées, servent de bases et trois règles très simples guident le partie.
Ils sont armés de bouts de bois ou autres bricolages que leur imagination transforme en armes de guerre sophistiquées. A l'écran aussi d'ailleurs, nous voyons en alternance les enfants avec des vraies armes ou avec leurs jouets, un tronc se transformera en bazooka et il sera utilisé avec succès, car les effets pyrotechniques pullulent dans le film.
Pour symboliser la mort de l'ennemi, une grenade doit être lancée, c'est à dire, un ballon rempli d'un liquide rouge qui éclate au contact.
Le scénario, très simple à l'origine, évolue d'une manière intéressante durant tout le film, au fur et à mesure de la victoire d'un groupe sur l'autre. Il met en lumière les relations tendues, cruelles même, entre ces enfants. Le caractère de chacun se révèle suite aux situations dans lesquelles il se trouve, les amitiés se font et se défont, les rancoeurs scolaires ressortent. Tout cela sans tomber dans l'excès, mais nous sommes à la limite, bel exercice d'équilibriste du réalisateur. Tous les enfants jouent de manière très convaincante et ils ont tous leur personalité, les rôles sont bien fouillés.
Une mention spéciale pour la seule fille du groupe qui "connaît des techniques particulières" et pour le garçon qui n'a pas d'arme car "il en est une lui-même" ...
Une séquence du film, deux des jeunes enfants marchent dans la forêt :
-"Je suis enfant de choeur à l'Eglise."
--"Ah, et tu n'as pas encore été sodomisé?" (ambiance!)
-"Non, je suis dans une église réformée" (en court, pas chez les cathos, belle réputation)
Ce film devrait aussi plaire à tous les apprentis chair-à-canon, on y parle de tactique et de batailles célèbres.
Une démonstration qu'il y a moyen de faire de bons films de forêt