J'aime le duo de réalisateurs Kervern - Delépine. C'est engagé, c'est social, c'est poétique, c'est un choix de filmer des gueules. C'est un peu nos Ken Loach à nous, mais avec de l'humour et moins de sécheresse.
Régulièrement, ils réussissent à mobiliser une star dans leur film (Poelvorde, Depardieu...) et loin d'abîmer leur film, cette star se fond dans le moule et rajoute un truc qu'un grand acteur peut sans doute mieux faire que d'autres. Surtout si l'acteur a une gueule.
Et là, l'acteur a une gueule. Dujardin, en abruti victime volontaire du capitalisme, est splendide. Il sait la jouer, cette gueule de crétin, de charmeur low-cost...
Mais n'amenons pas tout sur le cas de la star. Tout est bien dans cette histoire. Le frangin ruiné qui débarque chez la frangine post-dépressive patronne d'un site Emmaüs, et cette merveilleuse idée de la chirurgie esthétique du pauvre menant à un road-trip vers une clinique bulgare. Je ne dis pas tout, et j'en ai déjà trop dit.
Pourquoi que 7, alors ? Eh bien oui, je me pose moi-même la question. Sans doute parce qu'au final, sur une chronique sociale aride qui se passerait aux Etats-Unis et sur laquelle je mettrai 8 et cette chronique sociale, plus poétique, plus humoristique, moins ample (quoique), peut-être s'éloigne-t-on un peu - un peu - de mon cinéma préféré.
Mais alors que j'écris tout cela, je me dis quand même que ça vaut peut-être un 8. Faut que ça murisse...