Après les vampires et les loups-garous de la saga Underworld, revoici donc Kevin Grevioux dépoussiérant le mythe de Frankenstein afin d'offrir aux amateurs de sensations fortes une relecture de l'histoire de Mary Shelley où la créature aurait survécu au temps et combattrait aujourd'hui des démons venus des Enfers aux côtés de gargouilles bienveillantes... Nanar en puissance dont le seul pitch amène à sourire, I, Frankenstein aurait pu être un poil plus réussi si tout le monde s'était tiré le doigt du cul et surtout si aucun rapport avec la créature légendaire n'avait été ne serait-ce que pensé. Faire affronter le monstre de Frankenstein (rebaptisé ici Adam) contre des démons soucieux d'extirper en lui-même son immortalité, placer des gargouilles polymorphes à ses côtés et le tout dans un décor contemporain, ça relève soit de l'absurdité, soit de l'inconscience, soit des deux.
Bref, le scénario est d'une bêtise fatigante, empruntant autant à Van Helsing qu'à Daybreakers sans oublier Underworld, forcément, ne proposant jamais une scène ou un dialogue mémorable et s'enfonçant dans la médiocrité minute après minute. Viennent ensuite les autres principaux défauts du long-métrage, à savoir des scènes d'action noyées dans une mélasse d'effets numériques parfois incompréhensibles, des combats chorégraphiés façon Matrix, des incohérences à foison et une interprétation ringarde où, si on ne s'étonne plus de voir Bill Nighy froncer les sourcils en méchant de pacotille, voir l'excellent Aaron Eckart tomber aussi bas mettrait presque la larme à l'œil. Lui qui campe le protagoniste du titre n'arrivera même pas à nous enticher de la sympathie à son égard, juste un réel mépris. Bref, I, Frankenstein aurait du rester à l'état de bande dessinée, cette adaptation nous offrant malheureusement le premier nanar de l'année.