Le point de départ est simple : Ola, 17 ans, apprend que son père, parti travailler en Irlande, a été victime d’un accident du travail mortel (heurté par un container sur le port de Dublin) ; elle décide de s’y rendre pour rapatrier son corps en Pologne (coût 3 500 €). Le film, bien construit (7 récompenses en festivals), traite, d’une part, de la relation père-fille où chacun est un inconnu pour l’autre et d’autre part, des conditions des travailleurs intérimaires, détachés en Union Européenne, vivant loin de leur famille auxquelles ils envoient de l’argent (Ola vit avec sa mère et son frère handicapé moteur cérébral) et se créant, parfois, une 2nde famille. Ola (Zofia STAFIEJ, 21 ans, 1 prix au festival de Dublin) est attachante car, face à l’agence d’intérim peu coopérative, elle ne lâche rien et ne renonce jamais, à la façon de Scarlett O’Hara dans « Autant en emporte le vent » (1939) de Victor Flemming et plus récemment, du personnage joué par Jennifer Lawrence dans « Winter’s bone » (2010) de Debra Granik.