Un film déroutant et décevant car très maniéré sur un sujet classique : 2 familles romaines (Pavone et Vismara) que tout oppose, respectivement l’une de prolétaires avec 2 frères, Claudio et Carlo, magouilleurs et néofascistes, l’autre d’intellectuels du monde médical, du cinéma et de l’université et qui finissent par se croiser. Comme il s’agit d’un premier film, la forme est souvent privilégiée au fond avec beaucoup de scènes [
de paysages au début, 90 ans de l’aïeule des Vismara où la petite fille chante du rap et conclut par 2 doigts d’honneur (scène qui aurait pu faire l’objet d’un court-métrage, tant elle est caustique), partie de ping-pong entre les 2 frères Pavone jusqu’au crépuscule
] qui ne font pas avancer l’intrigue mais où le réalisateur a dû se faire plaisir. Sans oublier le titre, totalement incorrect car le film dépeint des personnages bêtes, cyniques, égoïstes, violents mais en aucun cas des prédateurs que l’on définit (Larousse) comme des animaux se nourrissant en attaquant d’autres êtres vivants pour les tuer et s’en nourrir.
Le seul prédateur est Daniele, escroc qui apparait au début du film (en vendant une montre 1 000 € à une vieille dame, vivant à Ostie et mère des 2 frères) et à la fin du film.
Aucun personnage n’attire vraiment la sympathie :
les 2 médecins, dont l’un, Bruno, cocaïnomane, traite avec mépris sa femme, elle-même maitresse de son confrère, Pierpaolo, Ludovica, cinéaste entourée d’incompétents (jusqu’à risquer la vie d’un acteur par pendaison) et égotique, son fils, Federico, méprisé par son professeur et écarté du projet d’exhumation du corps de Friedrich Nietzsche (mort à 55 ans à Weimar en 1900), le poussant à passer à l’acte de façon violente.
On est bien loin de films tels « Les monstres » (1964) de Dino Risi ou « Les opportunistes » (2013) de Paolo Virzi. Difficile de comprendre que le film ait obtenu le prix du scénario dans la section Orrizonti (Horizons), présidée par la réalisatrice française Claire Denis à la 77e Mostra de Venise.