Le scénario et l'ambiance sont de vrais bijoux.
Alex Proyas fait plutôt dans le film d'art et essai que dans le film d'action. Et malheureusement, la tendance est plutôt de vendre du bon film fantastique comme un film d'action. Grave erreur. Parce qu'encore une fois, le spectateur qui attend un film américain de base sera déçu et le fera savoir.
Et I Robot n'échappe pas à la règle. Pourtant il est plus accessible qu'un Predictions ou qu'un Dark City et moins glauque qu'un The Crow. (Autre petit bijou de Proyas au demeurant)
I Robot est d'abord une interrogation intelligente sur la dépendance de l'homme par rapport à la machine et surtout sur la limite de perception de l'esprit synthétique. Un humanoïde peut-il être doté de sentiments, éprouver de la compassion, de l'amour ou de la haine ? Pour aller plus loin, on peut s'interroger aussi sur les limites d'un conditionnement et encore une fois y voir les limites d'un intégrisme culturel, comportemental ou religieux sur nos actions quotidiennes. Où commence le libre-arbitre ?
Voilà ce que pose ce film en toute intelligence. Et ça peut faire beaucoup pour certains.
Mais ce serait incroyablement con de limiter I Robot à une enième interrogation transcendantale à la Aldous Huxley. Car en plus d'être très bien réalisé, il offre des décors et un scénario aux petits oignons.
Sur un fond d'enquêtes policière règlée d'avance, on lutte à tout moment ccontre certains préjugés et le scénario nous prend souvent au dépourvu, ce qui est pour moi généralement très bon signe.
Les personnages principaux sont bien développés et sont un réel plus pour le déroulement de l'intrigue. Surtout Will Smith et son rôle d'opposant à la robotique. Spooner, son personnage, est très touchant, et au moment où on pourrait voir le scénario s'enliser, on est pris sur un magnifique contre-pied. Vous verrez.
La photographie est excellente également. On voit une parfaite maîtrise de l'environnement et l'ambiance est sombre et froide à souhait. On navigue dans un monde froid et qui pourrait être très impersonnel sans l'intervention curieuse des premières générations d'androïdes.
MAis le plus important, c'est que le rythme est très bien maîtrisé, de manière inhabituelle, certes, mais très bien maîtrisé.
Rien n'est convenu ou sonscensuel dans ce film, et c'est pour ça que j'adore.